MOINS d’une semaine après la présentation du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), accueilli fraîchement par les professionnels libéraux, Marisol Touraine leur devait une explication de texte. Le Dr Michel Chassang, président du CNPS, dénonçait l’« injuste répartition des économies » (1,76 milliard d’euros demandés à la ville, contre 657 millions à l’hôpital). La ministre de la Santé a au contraire mis en avant le taux d’évolution de l’ONDAM de 2,6 % identique pour les deux secteurs. Le passage de 2,1 % à 2,6 % pour les soins de ville illustre même, selon elle, « l’effort important réalisé en faveur des professionnels libéraux, notamment paramédicaux ».
Le PLFSS permettra de rémunérer le travail en équipe
Une fois passé l’exercice imposé, Marisol Touraine n’a eu de cesse de mettre en valeur le rôle des libéraux. Elle a appelé à une meilleure coopération entre l’hôpital, chargé des pathologies lourdes, et les soins ambulatoires de proximité, qui « correspondent aux attentes des patients ».« Il y a des coopérations entre le monde hospitalier et libéral à mettre en place, ce qui ne revient pas à installer un système à l’anglaise, adossé à l’hôpital », a assuré Marisol Touraine.
Elle a ensuite insisté sur la coordination entre tous les libéraux de santé, « deuxième pilier de la réorganisation de notre système de santé ». Louant le travail des équipes de soins de proximité, Marisol Touraine a habilement concilié la nécessité des délégations de tâches et le respect de l’autonomie et des compétences de chaque profession. « Nous nous accorderons pour définir le rôle de chacun des intervenants » a-t-elle déclaré. Son espoir : voir plusieurs projets d’accords interprofessionnels opérationnels dès le 2e semestre 2013. Le PLFSS « permet de rémunérer ces équipes dans des conditions qui seront déterminées par ces accords » a-t-elle précisé.
Faire confiance aux conventions
Marisol Touraine a enfin passé en revue des thèmes déjà abordés devant les seuls médecins, comme le parcours de soins décloisonné pour les personnes âgées, le déploiement du DPC, ou le maintien du cadre conventionnel pour négocier les modes de rémunération. Aux infirmiers, Marisol Touraine a déclaré que le Parlement se saisirait de la question de l’adhésion facultative à leur Ordre. Une instance spécifique de régulation déontologique pourrait voir le jour. Mais les médecins ne sont pas visés, a-t-elle précisé. « Je tiens à redire que la réflexion engagée par le gouvernement sur les ordres ne concerne que celui des infirmiers ».
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