Dans son premier discours, le nouveau ministre de l’Économie, de l’Industrie et du Numérique, Emmanuel Macron, a souhaité « restaurer la confiance » dans notre pays. Sur le dossier de la réforme des professions réglementées, sa tâche s’annonce très rude. Emmanuel Macron a déjà annoncé qu’il porterait lui-même le projet de loi sur la croissance et le pouvoir d’achat (concocté par son prédécesseur Arnaud Montebourg), dont la présentation en conseil des ministres était attendue en septembre. Ce texte aborde précisément le dossier de la réforme de certaines professions réglementées (pharmaciens, notaires...) dont un rapport controversé de l’Inspection générale des finances (IGF) a préconisé la dérégulation.
Pharmaciens en alerte
Emmanuel Macron, dont les deux parents sont médecins, saura-t-il trouver les mots pour rassurer des professions profondément troublées par l’offensive de Bercy cet été ?
D’ores et déjà, l’Union nationale des professions libérales (UNAPL), présidée par le Dr Michel Chassang, a réclamé de rencontrer « d’urgence » le jeune ministre de l’Économie, soulignant que le climat est « délétère ». Objectif : engager un « travail de fond » sur l’avenir des professions libérales, incluant la question de la préservation des emplois de proximité non délocalisables.
Très mobilisés pour préserver leur monopole officinal, les pharmaciens ont avancé des propositions alternatives. L’Ordre national des pharmaciens a contesté avec vigueur le projet de réforme de l’IGF qui préconise la fin du monopole pharmaceutique sur les médicaments à prescription facultative, afin de réaliser 400 millions économies. « Un rapport entaché par des erreurs », souligne l’Ordre.
La biologie médicale de proximité dans le viseur ?
Dans un communiqué spécifique, le Syndicat des biologistes (SDB) prévient : « Nous ne laisserons pas le ministère de l’Économie faire table rase de la biologie médicale française. L’arrivée d’Emmanuel Macron changera-t-elle la donne ? Rien n’est moins sûr », redoute François Blanchecotte, président du SDB, qui redoute les dérives d’une biologie « industrielle ». « Tout se passe comme s’il n’y avait pas eu de réforme de la biologie médicale en 2013 ni d’accord triennal avec l’assurance-maladie, regrette-t-il. Pire, il semble que l’époque soit celle des logiques développées par les adversaires de la biologie médicale lors de la bataille des biologistes français pour faire reconnaître par Bruxelles leur caractère médical (...). » À défaut d’une « inflexion », le SDB n’exclut pas de mobiliser la profession.
L’Union nationale des professions de santé (UNPS) avait de son côté affiché son « indignation », dèsle 7 août, face à la volonté d’Arnaud Montebourg de « remettre en cause le périmètre d’activité » de certains libéraux de santé. Le dossier des professions réglementées change de main, reste à savoir si l’orientation politique sera différente.
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