Duel serré mercredi pour la présidence de la FHF

Pr Touraine : « Redorer le blason de l’hôpital public »

Publié le 14/01/2013
Article réservé aux abonnés
1358156947401355_IMG_96829_HR.jpg

1358156947401355_IMG_96829_HR.jpg
Crédit photo : DR

LE QUOTIDIEN - Député depuis 2007, président du groupe Sida, premier adjoint de la ville de Lyon, chef de service à l’hôpital Édouard Herriot… Qu’est-ce qui vous pousse à briguer la présidence de la FHF ?

JEAN-LOUIS TOURAINE - C’est un superbe challenge ! Il y a plus de quarante ans que j’agis dans le secteur hospitalier public où j’ai fait toute ma carrière. J’en connais les arcanes, les forces et les faiblesses. Après cinq ans d’une « gestion Sarkozy » où il a été malmené, déconsidéré, injustement critiqué et en partie détricoté, ma candidature à la tête de la FHF incarne la volonté de redorer le blason de l’hôpital public. Je souhaite que les personnels de santé retrouvent la fierté d’œuvrer pour l’intérêt général : travailler à l’hôpital n’est en aucun cas un « job comme un autre » !

Y-a-t-il des divergences de fond entre vos positions et la politique actuelle de la FHF, sous la houlette de Frédéric Valletoux ?

Je me réjouis de la fin annoncée de la convergence tarifaire. Le secteur de l’hospitalisation privée existe, il a son rôle et sa place. Les Français, qui les financent, ont besoin des deux systèmes.

Mais public et privé n’ont pas la même logique. L’hôpital public ne peut obéir aux règles du secteur commercial et de « l’hôpital entreprise » : doté de moyens adaptés, il doit retrouver sa compétitivité, sans être obsédé par des objectifs comptables. Ensuite, je ne plaide pas pour la révolution, mais pour des aménagements. À ce sujet, il serait bon que le Parlement puisse évaluer le travail des ARS.

Comment l’hôpital public doit-il contribuer à la lutte contre les inégalités de santé?

Il faut améliorer significativement l’évaluation de son activité médicale, un objectif prioritaire mais malheureusement trop négligé. Certes, vus de l’étranger, nos hôpitaux restent globalement sûrs et performants. Mais les médecins hospitaliers ont tout à gagner à la modernisation constante des pratiques, à l’évaluation scientifique de l’activité, depuis les indications jusqu’aux thérapeutiques. Cet impératif doit tirer l’hôpital public tout entier vers le haut : c’est à ce prix qu’il justifiera le budget que lui consacre la collectivité.

 PROPOS RECUEILLIS PAR GÉRARD CLAVAY

Source : Le Quotidien du Médecin: 9209