CENT CINQUANTE millions de relevés de remboursement, 9 millions de bons pour la vaccination contre la grippe saisonnière, sans oublier les bons de dépistage des cancers du sein, des cancers colo-rectaux et des risques bucco-dentaires, ni les 40 millions de déclarations de médecins traitants mises sous pli en 2005 : chaque année, « l’éditique » de la CNAMTS, comme dit le Pr Hubert Allemand, le médecin-conseil national, est rompu à l’exercice des envois de courriers en très grand nombre. Les quelque 6 millions de bons de vaccination routés à aux assurés du régime général, des 15 régimes spéciaux et des mutualités de fonctionnaires ne constituent donc pas une mission d’exception pour les services informatiques de la Sécurité sociale. Elle n’en a pas moins nécessité le passage aux 2x8 des équipes des quatre centres de routage de la Caisse nationale (Caen, Limoges, Marseille et Roubaix).
Pour tenir l’échéance fixée au 12 novembre, les premiers envois ont été oblitérés à partir du 4 novembre et jusqu’au 12 novembre. Ils ont concerné les professionnels de santé (les médecins, infirmiers du secteur ambulatoire exposés à des patients grippés ou en contact avec des personnes avec facteurs de risque), les sujets âgés de 2 à 64 ans présentant des facteurs de risque (mêmes ALD que pour la recommandation de la vaccination contre la grippe saisonnière), les nourrissons âgés de 6 à 23 mois sans facteurs de risques. Au total, ces 3,9 millions de destinataires constituent la première vague d’expédition.
Tous n’ont pas reçu à ce jour leur bon. En application du contrat passé avec la Poste, le coût unitaire négocié par envoi se monte à 0,35 euro garantit l’acheminement en sept jours (au lieu de 0,70 euro pour un délai de moins de quatre jours). Les derniers servis, parmi ces personnes prioritaires, recevront donc leur bon au plus tard demain.
Le jour de l’AMM.
La deuxième vague des envois est partie hier et avant-hier. « Nous attendions la publication de l’autorisation de mise sur le marché par l’AFSSAPS du vaccin Sanofi-Pasteur produit sans adjuvant », précise le directeur adjoint des systèmes informatiques, Stéphane Lemercier. Environ deux millions de destinataires sont concernés cette fois, les femmes enceintes et les nourrissons de 6 à 23 mois avec facteurs de risques. Cette semaine encore vont être postés les bons destinés à divers professionnels de santé, kinésithérapeutes, pédicures, sages femmes... Quant aux pharmaciens et à leurs équipes, ils devront se procurer leur bon en se rendant personnellement à leur caisse, celle-ci n’étant pas en mesure d’identifier les collaborateurs des officines.
Les 12 millions de scolaires formeront la troisième vague des envois. Le top départ doit être donné à la fin de la semaine, pour un lancement des opérations vaccinales les concernant dès le 25 novembre. Mais les arbitrages n’étaient pas rendus lundis, pour déterminer si les collégiens et lycéens précèderont ou suivront les élèves des maternelles et du primaire.
Les plus de 18 ans sans facteur de risque fermeront la marche, avec un bataillon de 39 millions de personnes, vraisemblablement à la fin de l’année. Mais les échéances ne sont toujours pas fixées, qui seront déterminées selon les dates de livraison des vaccins à l’EPRUS (l’Établissement de préparation et de réponse aux urgences sanitaires).
À ce jour, la procédure des envois a fonctionné, semble-t-il, sans connaître de dysfonctionnement particulier. « La seule étape que nous ne maîtrisions pas en direct, souligne-t-on à la CNAM, c’est celle du routage. Mais les sondages que nous effectuons téléphoniquement nous permettent de contrôler que les délais postaux sont tenus, même si, ici et là, quelques départements sont moins performants que la moyenne ».
Côté patients, les associations qui regroupent les personnes présentant des ALD (diabète, insuffisance respiratoire, hépatique, cardio-vasculaire, ou rénale) ne semblent pas avoir traité, à ce jour, de doléances en provenance de personnes prioritaires qui n’auraient pas reçu leur bon de vaccination ; on se prend à rêver : et si la vaccination des Français contre la grippe A(H1N1), c’était simple comme une lettre à la Poste...
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