Invité des « Éditoriales » (1), Thomas Sannié, président de la Conférence régionale de la santé et de l’autonomie d’Île de France (CRSA, une instance stratégique de l’ARS), a expliqué comment il concevait son action à la tête de cette structure, sorte de nouveau « Parlement sanitaire » régional. Créée par la loi Hôpital, Patients, Santé et Territoires (HPST), la CRSA est un organisme consultatif qui concourt par ses avis à la politique régionale de la santé dans le champ sanitaire et médico-social.
Rappelant que « la CRSA n’est pas un opérateur mais une instance de débats au sein de l’ARS », Thomas Sannié a souligné qu’il suivrait « de près » toutes les questions touchant aux inégalités sociales de santé, un thème cher aux usagers (il est également vice-président du CISS francilien, qui réunit de nombreuses associations de patients). Pour autant, « la CRSA n’est pas l’outil de mon militantisme, a-t-il souligné, la CRSA concerne tout le monde ».
Sur le dossier récurrent des dépassements d’honoraires, Thomas Sannié a précisé que le rôle du président de la CRSA n’était pas de « stigmatiser, sans toutefois être aveugle ». Parlant à ce propos de « problème majeur, car ceux qui dépassent ne comprennent pas l’effet délétère produit sur la population », Thomas Sannié a assuré que son principal souci était l’accès aux soins. « Des outils existent comme les maisons de santé pluridisciplinaires (MSP), ou les centres de santé », a-t-il relevé.
Interrogé sur l’éducation thérapeutique des patients, autre « dossier majeur », Thomas Sannié a rappelé que l’intervention de l’industrie pharmaceutique y est encadrée par la loi. Si elle veut financer un projet en ce sens, l’industrie du médicament doit le faire avec les professionnels de santé, mais aussi avec les associations de patients. « Cela garantit que ces associations soient entendues », a-t-il insisté.
Quant à l’hôpital, Thomas Sannié considère que les établissements, qu’ils soient publics ou privés, « ne comprennent pas à quel point les associations de patients peuvent changer les choses. L’accueil, la qualité de la prise en charge, le soin bienveillant, tout ça intéresse les associations alors que les médecins ne sont formés qu’au diagnostic, et pas à l’empathie ». Plus généralement, le patron de la CRSA ne se montre guère surpris de l’embouteillage de nombreux services d’urgences hospitaliers : « Il n’y a aucune formation des usagers au mode de fonctionnement du système de santé. Ils vont aux urgences parce que c’est fléché, et qu’il y a de la lumière ».
(1) Un rendez-vous régulier organisé à Paris par « Décision Santé ».
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