C’est peu dire que le monde hospitalier dans son ensemble a fraîchement accueilli l’objectif national des dépenses maladie (ONDAM) fixé à 1,75 % en 2016, soit un taux historiquement bas (le sous-objectif des établissements de santé étant également limité à 1,75% et 1,9 % pour le secteur médico-social).
Hôpitaux (FHF) et cliniques (FHP) affichent leur déception, voire leur colère, et redoutent cet étau budgétaire. Au regard de la dynamique tendancielle des dépenses (3 %), le président de la FHF Frédéric Valletoux juge « colossal » l’effort réclamé à l’hôpital – qu’il chiffre à un milliard d’euros d’économies. Ce choix risque de « fragiliser » des établissements déjà lourdement mis à contribution. La FHF appelle le gouvernement à « davantage de cohérence » dans le pilotage des budgets hospitaliers (entre dépenses imposées et recettes limitées). À cet égard, l’accord de 90 millions d’euros sur le temps de travail des urgentistes menaçant de faire grève au cœur de l’hiver ne passe pas. « Rien ne serait pire qu’une politique alourdissant d’un côté, accord catégoriel après accord catégoriel, les dépenses et prônant, de l’autre, des efforts d’efficience », met en garde la FHF qui s’inquiète par ailleurs pour la psychiatrie et le secteur des soins de suite et de réadaptation (SSR).
Trompe-l’œil
Encore plus sévère, la FHP dénonce un PLFSS « pour rien ». Son patron Lamine Gharbi fustige « un effet en trompe-l’œil » sur les tarifs qui baissent certes pour les deux secteurs (public et privé) mais sont compensés à l’hôpital public par... la forte augmentation des enveloppes MIGAC (missions d’intérêt général). Autre source d’inquiétude pour les cliniques : la réforme « précipitée » des activités SSR. Sur ce point, la FHP réclame une expérimentation préalable.
Enfin, la Fédération UNICANCER redoute elle aussi la « contrainte financière croissante » pesant sur les centres de lutte contre le cancer (CLCC) déjà engagés dans un programme d’économies et de restructuration (création de grands pôles). Dans ce contexte, le financement de l’innovation en cancérologie mais aussi le prix des médicaments anticancéreux sont autant de défis pour les centres.
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