Médecin généraliste de 53 ans exerçant à Ondres (Landes), le Dr Patrick de Casanove défend dans son livre « Sécu : comment faire mieux » plusieurs propositions radicales visant à passer « d’un système socialiste de pénurie à un système de liberté et d’abondance ». Le ton est donné.
Comment améliorer notre système de santé ? Adepte des thèses de l’économiste libéral Frédéric Bastiat (1801-1850) qu’il cite volontiers, le Dr de Casanove estime qu’il faut réduire l’État à ses fonctions régaliennes. « Il faut privatiser, libérer, ouvrir à la concurrence notre système de santé, argumente le médecin. Les Français savent assurer leur voiture ou leur maison, ils peuvent parfaitement assurer leur santé ». Le généraliste milite pour la suppression des cotisations sur les salaires. Avec cette idée : un patient qui dispose de l’intégralité de son salaire sera plus à même de choisir quel assureur doit gérer son assurance-maladie et sa retraite. Cette liberté de choix n’est possible qu’en privatisant la Sécurité sociale, développe l’auteur. Certes, la solidarité doit être conservée avec « un panier de soins et de prestations » en guise de « socle de la protection sociale ». Mais selon le médecin, une mise en concurrence aurait pour effet de pousser les divers assureurs à améliorer leurs prestations et à optimiser la gestion du système.
Davantage maître de ses choix, le patient endosserait un rôle plus actif, celui d’« expert de la qualité médicale », en lieu et place du paiement à la performance (P4P) qui place le médecin en position de « grande soumission » par rapport à l’assurance-maladie, juge l’auteur. Le professionnel de santé profiterait quant à lui… d’une liberté tarifaire totale. Aux orties les secteurs I et II et le contrat d’accès aux soins… Si le médecin « est performant, les patients suivront. Et les honoraires intéressants attireront d’autres confrères et ainsi de suite ». Ce serait la fin des déserts médicaux. CQFD ?
« Sécu: propositions d’un médecin de famille », éds. Tatamis. 15 euros, septembre 2012.
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