Jean-François Mattei, Philippe Bas, Hervé Gaymard, Élisabeth Guigou, Jacques Barrot, Bernard Kouchner, Martine Aubry, Philippe Douste-Blazy, Roselyne Bachelot. Aux postes de ministre, de ministre délégué, ou de secrétaire d’État à la Santé, tous ont été auditionnés jeudi dernier par la mission d’information de l’Assemblée nationale sur le Mediator.
Premier constat : de gauche ou de droite, tous estiment qu’il ne faut pas casser l’architecture actuelle des différentes grandes agences sanitaires, comme le propose le rapport Debré-Even, mais l’améliorer. Sauf peut-être Jacques Barrot, auditionné à huis clos. La prudence est de mise. « Moi, je garderais l’AFSSAPS » en l’améliorant, a déclaré Martine Aubry, cependant que Roselyne Bachelot juge « dangereux de vouloir séparer la sécurité du médicament de son autorisation de mise sur le marché ». Elle estime « illusoire de vouloir rapprocher la commission de la transparence (qui siège à la HAS) et la commission d’AMM (qui siège à l’AFSSAPS) ». Même approche chez Jean-François Mattei, « pas convaincu que réunir au sein d’une même structure le CEPS (Comité économique des produits de santé, qui fixe le prix des médicaments), la commission de la Transparence et la commission d’AMM serait une bonne chose ». Élisabeth Guigou est peut-être la seule à ne pas avoir de religion. Pour elle, « quelle que soit la structure retenue, il faudra de la transparence et de la contradiction ». Bernard Kouchner se montre catégorique : « Revenir en arrière ? Non, il faut améliorer, sinon, ça serait régresser ». Jusqu’au très prudent Philippe Douste-Blazy : « il faut laisser la commission de la transparence à la HAS, pour ma part je ne la rapatrierais pas à l’AFSSAPS ». Bref, tous semblent opposés à la modification des périmètres de compétences de l’AFSSAPS et de la HAS.
Sur les autres sujets, les avis sont partagés. Philippe Bas juge difficile de confier la tâche d’expertise à un bataillon de fonctionnaires alors qu’Élisabeth Guigou n’y serait pas opposée. Roselyne Bachelot, pragmatique, invite à ne pas s’abandonner au « rêve d’experts-ovnis vierges de tout lien » avec l’industrie pharmaceutique. Quant à la visite médicale, Jean-François Mattei propose de « l’encadrer », alors que Martine Aubry et Élisabeth Guigou plaident pour un système national de formation et d’information des médecins. Xavier Bertrand sera entendu par la mission d’information le 19 mai prochain.
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