« Coup de butoir pour démolir et mettre à terre la médecine libérale », texte « liberticide » pour les libéraux « sacrifiés sur l’autel du dogme », système de santé « étatisé », menace du tiers payant généralisé… Devant une centaine de cadres du Syndicat des médecins libéraux (SML) réunis en congrès à Marseille, le Dr Roger Rua n’a pas eu de mots assez durs pour condamner la réforme de Marisol Touraine.
« Le but de ce projet de loi est de faire disparaître la vie conventionnelle en confiant la gestion du système de santé, aujourd’hui entre les mains de l’assurance-maladie, aux agences régionales de santé, estime le président du SML. La seule façon de sauver la convention est de la dénoncer ». Roger Rua, a appelé vendredi les syndicats de médecins libéraux signataires de la convention médicale (CSMF, MG France et FMF) à dénoncer l’accord signé en juillet 2011 avec l’assurance-maladie pour faire obstacle au projet de réforme de Marisol Touraine.
Enjeu électoral
En résiliant la convention médicale, le SML veut prendre de vitesse le ministère de la Santé et empêcher l’adoption la loi de santé. Sans convention, impossible pour Marisol Touraine de mener à bien sa refonte du système de santé, espère le syndicat.
Mais la convention ne peut être résiliée que par décision de l’Union nationale des caisses d’assurance-maladie ou par décision conjointe d’au moins deux organisations syndicales, majoritaires dans un des deux collèges (généraliste ou spécialiste) aux dernières élections des unions régionales des professionnels de santé (URPS). Au regard des résultats du scrutin de 2010, la convention pourrait tomber si la CSMF et/ou MG France la dénonçait de concert avec le SML.
Pétition nationale
En appelant à casser la convention médicale, le SML a sorti l’artillerie lourde. L’annonce d’une telle stratégie intervient – et ce n’est sans doute pas un hasard – à un an des prochaines élections professionnelles.
Le SML ne compte pas s’en tenir là. Le syndicat a lancé une pétition nationale « afin d’informer les patients de ce qui les attend et les appeler à défendre leur liberté de choix », a annoncé le Dr Rua sous les applaudissements. Une campagne médiatique est également à l’étude. Pour faire tomber le projet de loi, les patients pourraient être un précieux renfort.
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