« LES FRANÇAIS ont un rapport particulier avec le médicament », a déclaré Xavier Bertrand en présentant les grandes lignes de la campagne sur le bon usage du médicament, qui a commencé jeudi.
Le ministre a rappelé que « la consommation française était de 40 % supérieure à la moyenne observée chez sept de nos voisins européens : Allemagne, Danemark, Espagne, Italie, Pays-Bas, Royaume-Uni et Suisse ». Et pour enfoncer le clou, Xavier Bertrand a cité ce chiffre : « En 2010, en moyenne, chaque habitant a consommé 48 boîtes de médicaments », soit près d’une boîte par semaine et par Français.
Pour le ministre, « en France, on consomme trop de médicaments et on les paye trop cher, c’est collectivement que nous devons changer notre relation avec le médicament », jugeant au passage que l’affaire du Mediator avait permis « une prise de conscience ».
À l’initiative du ministère de la Santé, la campagne de sensibilisation sur le bon usage du médicament démarre donc aujourd’hui et durera jusqu’au 24 mars. Avec comme objectif de « pallier le déficit d’information sur la nature active du médicament ; de lutter contre la banalisation de son usage ; et enfin de sensibiliser au mauvais usage, qui nuit à la santé ».
Le dispositif prévoit la diffusion d’un spot TV sur une vingtaine de chaînes hertziennes et du câble, des pleines pages de publicité dans une quinzaine de magazines et la diffusion auprès des médecins libéraux (généralistes comme spécialistes) de 125 000 affichettes reprenant les messages clés de la campagne sur le bon usage du médicament et les bons réflexes à adopter. Un dossier de presse sera envoyé à 800 radios nationales et régionales. Chaque support reprend deux slogans simples : « Le médicament n’est pas un produit comme les autres », et « Les médicaments, ne les prenez pas n’importe comment ». Selon le ministère, le coût total de la campagne devrait s’élever à 2,25 millions d’euros.
Le Pr Dominique Maraninchi, directeur général de l’AFSSAPS (Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé), a expliqué de son côté que le chantier du portail Internet du médicament, prévu par la loi sur la sécurité sanitaire des produits de santé, avançait. Il recensera l’ensemble des informations disséminées aujourd’hui sur divers sites, comme ceux de l’AFSSAPS, de la HAS (Haute Autorité de santé), de l’INSERM (Institut national de la santé et de la recherche médicale) ou encore de l’Agence européenne du médicament. « L’architecture du site sera validée dans le trimestre, a précisé le Pr Maraninchi, et son déploiement se fera au mois de juin ou au plus tard en septembre ».
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