Après avoir défendu mordicus la thèse de la diminution de la charge virale du SARS-CoV-2 en juin dernier, le Pr. Alberto Zangrillo va peut-être devoir revoir sa copie. Car en sortant en début de semaine de l’hôpital San Raffaele de Milan ou il avait été hospitalisé il y a dix jours, Silvio Berlusconi a déclaré : « cette maladie a été l’épreuve la plus dangereuse de ma vie car en ce qui me concerne, la charge virale était particulièrement élevée, elle était la plus élevée des dizaines de milliers de charge observées au San Raffaele depuis le début de l’épidémie ».
Le Pr. Zangrillo qui a suivit personnellement l’ancien chef de gouvernement atteint d’une infection pulmonaire de COVID-19, a pour sa part reconnu la gravité de la maladie. « Si il avait été contaminé en mars ou avril dernier, Silvio Berlusconi n’aurait pas eu autant de chance, il aurait pu mourir et il le sait », a déclaré le chef du département de réanimation-anesthésie. Mais sans doute espère-t-il secrètement, que le « cas Berlusconi » va lui permettre de valider sa démonstration, compte tenu des antécédents médicaux du milliardaire.
Opéré à cœur ouvert en 2016 pour le remplacement de la valve aortique, à nouveau hospitalisé en 2019 d’abord pour une occlusion intestinale puis une contusion du fémur, le magnat des médias âgé de 84 ans, a également eu un cancer de la prostate en 1997. Ce dossier médical plutôt chargé lui vaut donc d’être inscrit en tête de peloton dans la liste des personnes à risque et de faire partie en rebond, des cas pouvant renforcer la théorie du Professore.
Dans l’immédiat, ce spécialiste qui affirmait en 2011 qu’une bonne prévention permet d’envisager de vivre jusqu’à 120 ans, préfère ne pas revenir sur l’argument. Il préconise au contraire, le respect des règles pour vaincre le virus. « Le cas Silvio Berlusconi démontre qu’en suivant les règles, nous pouvons vaincre le coronavirus » a déclaré le Pr. Zangrillo en ajoutant : « tout dépend de la rapidité de la prise en charge, si nous avions attendu dix heures avant de l’hospitaliser, Berlusconi serait mort car il fait partie des patients à risque ».
Pour ce spécialiste qui avait évoqué il y a quelques mois, la possibilité d’une deuxième vague épidémiologique à l’automne ou l’hiver, « mieux vaut donner des indications précises aux généralistes pour accélérer la prise en charge du patient au lieu de renforcer les départements de thérapie intensive qui risquent par la suite de ne jamais être utilisés ». Des propos qui risquent d’alimenter le débat dans les prochains jours sur les nouvelles dispositions gouvernementales préconisées par le Conseil scientifique pour renforcer le système hospitalier en prévision d’une éventuelle deuxième vague.
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