Quelques jours avant l'ouverture de Santexpo ce mardi, le syndicat des managers publics de santé (SMPS) avait fait entendre sa petite musique pour améliorer le système de santé, plus ou moins agréable aux oreilles des soignants.
Dans un rapport de plus de 80 pages rendu public vendredi dernier, il définit trois axes prioritaires : restaurer l’attractivité pour les professionnels (soignants comme managers de santé), revoir le financement de l’hôpital public et accélérer la « simplification administrative ». Pour Jérôme Goeminne, président du SMPS, ces priorités vont ensemble : « Si on pense l’attractivité sans penser le budget et sans penser la simplification administrative, on n’y arrivera pas. »
Sur le volet « attractivité », il faudra à la fois activer les leviers « valorisation » et « qualité de vie au travail (QVT) », revendique Jérôme Goeminne. Son syndicat souhaite que la QVT soit véritablement financée et il considère que les revalorisations du Ségur n’ont pas changé fondamentalement la donne. Sans surprise, il préconise une revalorisation des managers de santé à tous les étages et trouve « scandaleux » que les cadres administratifs et les ingénieurs hospitaliers aient « des salaires inférieurs à celles des autres fonctions publiques ».
Sortir de la rigueur budgétaire
Le SMPS propose également de diversifier les voies de recrutement (concours sur titres, intégration des CDI sans concours, etc.) pour « intégrer les attentes et les contraintes » des candidats potentiels. Autre idée : valoriser l’exercice multisite. Si de nombreux dirigeants et personnels médicaux ont aujourd’hui un exercice territorial sur plusieurs établissements, « cette pratique est encore assez peu répandue parmi l’encadrement intermédiaire et les équipes soignantes », regrette le syndicat.
Côté financement, le SMPS milite pour « sortir de la logique de performance économique préalable à l’investissement », autrefois prônée par le Copermo et désormais remplacé par le Conseil national pour les investissements en santé (CNIS). Autre priorité : « instaurer un système de compensation et d’amortisseurs des effets néfastes de la T2A ». Le syndicat propose par exemple la mise en place d’un système de garantie de financement « dans les hôpitaux périphériques qui ne parviendraient pas à financer leur mission de service public avec la seule activité ». Il reste toutefois favorable au maintien de la tarification à l’activité, à condition de « corriger » les tarifs (valorisation de la prévention, correction tarifaire des niches trustées par le privé, etc.) pour « réduire les injustices ».
Surcharge administrative et permanence des soins
Autre difficulté de taille pour le syndicat : la surcharge administrative. Les établissements font face à une complexité réglementaire croissante, à « des normes trop abondantes, instables, inadaptées ou complexes » à l’origine d’une perte de sens des professionnels. À noter que cette simplification administrative devra également, selon lui, « être au service des soignants » pour améliorer leurs conditions de travail et l’attractivité de leurs métiers et ainsi « retrouver le ferment d’une véritable « communauté hospitalière » ». Côté managers de santé, on exige une réduction des contrôles « quasi continus » des tutelles et « plus de confiance dans la gestion budgétaire », réclame Jérôme Goeminne.
Pour améliorer l’accès aux soins, le syndicat demande enfin la mise en place d’une obligation de service minimum, que cela soit pour les professionnels hospitaliers ou de ville. « Nous avons besoin de partager les contraintes de l’accès aux soins qui pèsent exclusivement sur les hospitaliers », plaide Caroline Chassin, secrétaire régionale adjointe du SMPS. La directrice du CH Draguignan considère en effet que tous les acteurs de soins doivent « participer à la permanence des soins ». Selon elle, « la PDSA en ville ne doit plus être une option, mais une obligation ».
Enfin, le SMPS propose de faire de l’établissement « l’échelon de l’action territoriale », dans le même esprit que la nouvelle organisation territoriale de la santé vantée par la Fédération hospitalière de France (FHF).
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