« LES BONNES nouvelles pour la Santé publique proviennent généralement de facteurs comme l’engagement politique, des ressources suffisantes, des interventions et une capacité de mise en uvre énergiques, une fourniture équitable des soins et un alignement sur les priorités et les capacités nationales », a déclaré le Dr Margaret Chan, lors du discours prononcé à l’ouverture de l’Assemblée mondiale de la Santé qui se tient à Genève jusqu’à . La directrice générale de l’organisation qui a dressé un bilan de la pandémie grippale n’a pas manqué de répondre aux nombreuses critiques qui se sont élevées contre l’OMS accusée d’avoir exagéré la menace du virus et d’avoir subi l’influence des laboratoires pharmaceutiques. Auncune des mesures qu’elle venait d’énumérer, n’a été, selon elle, déterminante dans le cas de la grippe A(H1N1). « Parfois, il se trouve que nous avons tout simplement de la chance », a-t-elle indiqué rappelant l’ensemble des craintes soulevées par l’apparition de ce nouveau virus et auxquels la communauté internationale a finalement échappé : « Le virus n’a pas muté pour devenir plus mortel. Les cas de résistance à l’oseltamivir sont restés rares et isolés. Le vaccin correspondait étroitement aux virus circulants et son innocuité s’est révélée très bonne. »
Scénario catastrophe .
Le scénario catastrophe a été évité : les systèmes de santé n’ont pas été débordés même si les services d’urgence et les unités de soins intensifs ont parfois été très sollicités, les frontières sont restées ouvertes et les perturbations des voyages et des échanges commerciaux ont été « bien moins prononcées que prévues ».
Cette pandémie « la plus étroitement surveillée et la plus minutieusement étudiée de l’histoire » a aussi été « la première épreuve du feu pour Règlement sanitaire international (RSI) révisé qui est entré en vigueur en 2007 », a rappelé Margaret Chan. Un Comité d’examen composé de 29 experts a été chargé d’en faire une évaluation. « Il est normal que chaque décision et chaque mesure »de l’OMS soit « examinée et évaluée de façon critique ». La mission du Comité a été étendue à la gestion de la riposte internationale contre la pandémie grippale. L’évaluation des résultats se fera « dans le cadre d’un processus indépendant, crédible et transparent », a promis la directrice générale. L’objectif est de « tirer les enseignements » qui puissent aider « à gérer de nouvelles situations d’urgence sanitaire d’importance internationale ». Et de conclure sur ce point : « Je peux vous assurer qu’il y en aura d’autres ».
Perception inversée en France.
Plusieurs pays dont la France, les États-Unis ou l’Inde ont soutenu le bilan de l’OMS. La ministre française de la Santé, Roselyne Bachelot, a exprimé « la solidarité de la France » avec l’agence onusienne « prise à partie de façon injuste ». « Le véritable enjeu » devrait être « de savoir si nous avons pris collectivement les bonnes décisions, au bon moment avec les éléments dont nous disposions au printemps et au début de l’été 2009 », a-t-elle indiqué. « Au moment où nous avons dû prendre la plupart des décisions importantes, notre connaissance de la sévérité du virus était imparfaite », a-t-elle rappelé anticipant sur les leçons à tirer pour les prochaines alertes : « Nous aurons aussi besoin de temps pour bien identifier la sévérité réelle d’un virus ». Roselyne a également affirmé que l’inversion de la perception du risque en France a été, pour elle, le « plus perturbant ». La sévérité de la maladie a été sous-estimée « alors que des jeunes gens sans aucun facteur de risque sont décédés » ; a contrario, « le vaccin qui était la réponse au danger véritable, s’est mué dans la perception collective en une source de risques », a-t-elle regretté. La Secrétaire d’État à la santé américaine, Kathleen Sebelius, a, pour sa part, affirmé : « Alors que certains ont remis en question les mesures qui ont été prises par la communauté internationale, les résultats parlent d’eux-mêmes. Je pense que nous avons pris les bonnes décisions au bon moment ». L’Inde enfin, a rendu hommage « aux efforts infatigables » de Margaret Chan.
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