DE NOTRE CORRESPONDANTE
« En France, il y a des coqueluches qui s’annoncent chez les nouveau-nés de parents qui se trouvent être en contact avec des adultes non-vaccinés. » Par ces propos, le Pr Pierre Saliou, épidémiologiste agrégé du Val-de-Grâce, intervenu à Lyon dans le cadre de cette journée, a souhaité alerter l’assistance sur les mauvais procès fait à la vaccination. « Les études de séroprévalences montrent également une très mauvaise couverture vaccinale des adultes contre le tétanos et la diphtérie », a ajouté le médecin, pointant ainsi quelques brèches dans le système médical français. Pour lutter contre cette première vulnérabilité sanitaire, « il faudrait améliorer la communication, afin de vaincre les réticences », selon le Pr Saliou. Se saisissant de la perche ainsi tendue, le député (PS) Jean-Louis Touraine, immunologiste à Lyon, a réclamé que les pouvoirs publics français, et plus particulièrement l’INPES (Institut national pour la prévention et l’éducation sanitaire), tirent aussi « les leçons de la campagne de vaccination contre la grippe A(H1N1)v ».
Prise de conscience.
Mais devant les risques que font courir certains virus, responsables du sras, du choléra, de fièvres hémorragiques, ou face à la progression de moustiques vecteurs du virus chikungunya dans la vallée du Rhône, pour ne citer qu’eux, l’épidémie de grippe A fait pâle figure. « Nous devons absolument développer des politiques sanitaires plus appropriées », pour des raisons de santé publique mais également économiques, a plaidé le Dr Gilles Poumerol, du Programme du contrôle des épidémies et pandémies à l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Il a notamment mis l’accent sur les VFA (Visiteurs Familles et Amis), une population qui, selon lui, est à risque, du fait des caractéristiques des séjours répétés qu’elles font dans des pays endémiques. Aussi a-t-il proposé le développement de l’information auprès de ces personnes, et des consultations systématiques avant et après le voyage, soulignant qu’il fallait en accompagner l’accès, sur le plan linguistique comme financier.
Enfin, force est de constater que « les gens voyagent désormais n’importe où et n’importe comment », a dénoncé Claude Hengy, spécialiste de médecin du voyage à l’hôpital Desgenettes de Lyon. Il compte néanmoins sur l’article 107 de la loi HPST (Hôpital, patients, santé, territoires), pour provoquer une prise de conscience collective : ce texte stipule que les exploitants de moyens de transport, d’infrastructures de transport et d’agences de voyages seront désormais contraints « d’informer leurs passagers ou leurs clients des risques pour la santé publique (…) dans les lieux de destination ou de transit ». Il resterait aussi à reconnaître la médecine des voyages « comme une spécialité à part entière », a-t-il conclu.
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