« Nous avons monté un protocole qui vise à dépister jusqu'à un million d'enfants et d'enseignants par mois », a annoncé ce 14 janvier le ministre de la Santé, Olivier Véran, lors d'un déplacement à Metz.
L’objectif affiché est d’apporter une réponse à la propagation du variant VOC 202012/01, à l'origine de la flambée épidémique observée au Royaume-Uni. « Ce qu'on sait à date, c'est que le virus paraît plus contagieux effectivement chez les enfants. C'est ce qu'on voit en Angleterre. Sans que l'on ait plus de cas graves, en tout cas proportionnellement », a précisé le ministre.
Une fermeture n’est pas complètement exclue
Corollaire de l’hypothèse d’une circulation accrue du variant chez les plus jeunes, la question de la fermeture des écoles n’est toutefois pas d’actualité. « Si la situation devait évoluer et que nous avions une augmentation de la part du variant (...) anglais, nous pourrions nous poser des questions » sur une éventuelle fermeture des écoles, a poursuivi Olivier Véran.
La veille de l’annonce du ministre, le Pr Jean-François Delfraissy, président du Conseil scientifique, avait plaidé, au micro de FranceInfo, pour une surveillance renforcée « au niveau des écoles et des enseignants » pour suivre l’évolution du nouveau variant. « On pense que les données anglaises sur la pénétration du mutant anglais dans les écoles ne sont pas suffisamment claires pour nous pousser à fermer les écoles en France », a-t-il expliqué, en soulignant que ce mutant « n'est pas plus grave chez les enfants ».
Attendre une menace « réelle et vitale », plaident les pédiatres
Consultée par le ministère, la Société française de pédiatrie (SFP) s’est également prononcée contre une fermeture des établissements scolaires : « Les bénéfices attendus d'une possible fermeture des écoles devront être largement supérieurs aux effets délétères objectivés lors du premier confinement (augmentation des formes graves de violences intrafamiliales, du nombre des appels au 119, augmentation des accidents domestiques, des troubles nutritionnels, augmentation majeure à distance des pathologies psychiatriques de l'adolescent…) », avertit la SFP, qui recommande « d'attendre que la menace soit réelle et vitale pour en arriver à une telle décision ».
Au-delà des impacts de la fermeture des écoles, la SFP invite à considérer avec mesure les données disponibles. « Les rumeurs initiales d'une plus grande proportion d'enfants infectés [avec le variant anglais, N.D.L.R.] n’ont pas été confirmées », est-il rappelé, de même que la sous-activité des services pédiatriques (urgences pédiatriques, pédiatrie générale, chirurgie infantile, soins intensifs…) avec des hospitalisations et admissions en réa des enfants de 0 à 14 ans inférieures à 1 % du total des hospitalisations.
« La poursuite de la scolarisation, dans le respect et l'optimisation des gestes barrières devrait être un objectif prioritaire pour que les enfants ne fassent pas de nouveau les frais des effets indirects d'une infection qui ne les concerne pas directement, et dans laquelle leur rôle dans la chaîne de contamination apparaît aujourd'hui encore comme très modeste », insiste encore la SFP.
Avec AFP
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