LA PASSE D’ARMES entre les députés Gérard Bapt (PS) et Jean-Pierre Door (UMP), à l’occasion d’un colloque à l’université Paris Dauphine, a permis à chaque camp d’affûter ses arguments. Le premier PLFSS de la nouvelle majorité est examiné en séance publique à l’Assemblée nationale à partir de demain. Une pluie d’amendements ont déjà été adoptés la semaine passée en commission (lire ci-dessous).
Gérard Bapt a opposé la marque de fabrique socialiste aux PLFSS précédents : pas d’efforts demandés directement aux assurés sociaux, pas de nouveaux déremboursements, ni de taxe sur les complémentaires. Il a souligné la volonté du gouvernement de « ne pas jouer l’hôpital public contre la ville », en accordant aux deux secteurs le même taux d’objectif national des dépenses d’assurance-maladie (ONDAM à 2,6 %). « Cela caractérise notre volonté de nous appuyer sur la médecine de premier recours pour améliorer l’organisation du parcours de soins, mais aussi les relations entre l’hôpital et la ville ». Gérard Bapt a insisté sur les nouvelles expérimentations que permettra ce PLFSS - comme le déploiement de forfaits pour les équipes de proximité ou la mise en place de 200 praticiens locaux pour remédier aux déserts médicaux.
L’héritage de la dette.
Au nom de l’UMP, le député Jean-Pierre Door, qui s’était déjà montré très critique dans nos colonnes (le Quotidien du 9 octobre), a déploré le « laxisme » de la majorité. « Plus de 4 milliards d’euros supplémentaires (par rapport à l’ONDAM de 2012), c’est donner des bonbons à quelqu’un qui aura une indigestion le lendemain » a-t-il lancé. De nouveau, il a dénoncé une « avalanche » de taxes pour financer les dépenses : hausse du forfait social, suppression des exonérations d’heures supplémentaires, prélèvement sur le monde entrepreneurial, fiscalité comportementale... « Le gouvernement a joué la carte qu’il ne fallait pas ! », accuse le député du Loiret.
La riposte de Gérard Bapt n’a pas failli. L’élu socialiste a pointé le déficit de 14 milliards d’euros reçu en héritage. Attaqué sur l’abandon de la convergence tarifaire public/privé, il a démenti l’idée « d’une solution miracle qui ne réalise que 100 millions d’économies » et réaffirmé la poursuite de la convergence intrasectorielle. Quant au milliard d’euros d’économies que devrait supporter l’industrie du médicament, le socialiste a plaidé une politique mesurée...déjà expérimentée par Xavier Bertrand. « Vos divergences portent davantage sur l’histoire autour de la loi que sur le fond du PLFSS », a commenté, un brin provocateur, l’économiste de la santé Claude Le Pen.
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