Le montant total des prestations de protection sociale a bondi de 6,8 % en 2020, à 813 milliards d'euros, en raison des « dépenses exceptionnelles » liées au Covid, principalement « au titre du chômage et de la santé », selon une étude publiée par la Drees (ministère), qui inclut un comparatif avec 20 pays européens. Au total, les dépenses de protection sociale ont atteint 872 milliards d'euros (en ajoutant les frais de gestion et les frais financiers).
Les prestations du risque maladie ont augmenté en France de 4,3 % l'an passé (après +2,4 % en 2019) pour atteindre 228 milliards d’euros, soit 9,9 % du PIB. Cette hausse a été tirée par les dépenses de soins du secteur hospitalier et les rémunérations des soignants (prime Covid et Ségur de la santé) et par la progression, dans une moindre mesure, des soins de ville et des indemnités journalières (IJ).
Dans les autres pays d’Europe, les prestations santé ont également été dopées par les dépenses exceptionnelles liées à la crise. De nombreux pays enregistrent même une croissance des dépenses « bien supérieure à celle observée en France », souligne la Drees. Ainsi en Irlande, les prestations santé ont bondi de 16 %. La progression est de 9 % en Belgique, au Portugal ou au Danemark, de 6 % en Italie et en Suède, ou encore de 5 % en Allemagne.
Réforme du NHS au Royaume-Uni
Dans la grande majorité des pays européens, les tensions sur les ressources humaines et matérielles du système de santé ont étés pointées du doigt lors de la crise sanitaire. En France, cela a abouti en juillet 2020 aux accords du Ségur de la Santé avec, d'une part, des revalorisations salariales pour les personnels hospitaliers et des Ehpad et, d'autre part, un plan d'investissement en santé (décliné en région), accompagné de mesures pour améliorer la gouvernance de l’hôpital.
Dans plusieurs pays, cette problématique de la réorganisation des systèmes de santé a été mise en exergue par la crise notamment en Suède, où l’épidémie « a mis au jour des difficultés liées à la répartition des compétences entre les échelons administratifs », indique la Drees. Pour la prise en charge des personnes âgées, la mauvaise coopération entre régions et communes a été soulignée. Le manque de personnel correctement formé, l'emploi peu sécurisé pour les aides-soignants ou la mauvaise utilisation des équipements de protection ont été constatés.
Au Royaume-Uni, Boris Johnson a annoncé en septembre 2021 une « réforme historique » du National Health Service (NHS), dont le manque de moyens a été mis en évidence par la crise. Cette réforme s’appuiera sur une hausse de l’assurance nationale (National Insurance), impôt destiné à financer le système de soins, dû par les salariés et les employeurs. Les 14 milliards d'euros que cette hausse doit procurer iront en priorité au NHS et au secteur de la dépendance.
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