La volonté affichée par le ministre de l’Économie Arnaud Montebourg de s’attaquer au monopole de « certaines professions de santé » et d’autres secteurs réglementés, en s’appuyant sur un rapport de Bercy selon lequel il existe des situations de rentes injustifiées, provoque des réactions courroucées dans le monde de la santé.
Tarifs bloqués
Le Centre national des professions de santé (CNPS), qui fédère 32 organisations de libéraux de santé, dénonce l’idée selon laquelle les professions réglementées « seraient responsables de la captation du revenu des Français ». Le CNPS fait valoir que les tarifs des libéraux de santé ne sont pas libres, et même souvent « bloqués pendant de longues années », en décalage croissant avec le coût réel des actes.
« Avec l’augmentation perpétuelle des charges, et contrairement à ce qu’avance Bercy, plusieurs professions de santé voient plutôt leur revenu reculer et l’on assiste à la disparition de cabinets regroupés et d’officines qui n’arrivent plus à couvrir leurs frais d’exploitation », insiste le CNPS qui juge « inadmissible » de désigner les libéraux de santé comme « boucs émissaires ». Les professions de santé réglementées et le monopole de la délivrance officinale sont « une garantie et une chance pour les consommateurs », insiste le CNPS.
58 heures par semaine
Dans une vive « réponse à Arnaud Montebourg », la Caisse autonome de retraite des médecins de France (CARMF) affirme de son côté que les médecins sont « excédés » par des rapports « tendancieux et tronqués ». La caisse fait valoir que la valeur de l’acte est fixée à un « niveau indécent », que les praticiens travaillent en moyenne 58 heures par semaine, et qu’« un médecin sur cinq va disparaître en 8 ans ».
« Non, les médecins n’abusent pas et nous voulons bien comparer notre utilité avec ces politiques qui s’offusquent que l’on puisse gagner de l’argent en soignant les Français, lance la CARMF à Montebourg. Nous leur renvoyons la balle : 125 000 médecins libéraux, et 618 000 élus en France : pour quel coût et quels services ? Que disent l’Inspection générale des finances et la Cour des comptes ? ».
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