La consommation de soins et de biens médicaux (CSBM*) a atteint 3 037 euros par habitant en moyenne en 2018, soit un total de 203,5 milliards d’euros (8,6 % du PIB), indique la nouvelle étude de la DREES (ministère de la Santé) dévoilée ce mardi (comptes de la santé).
L'augmentation de la CSBM (+ 1,5 % par rapport à 2017) est tempérée par un volume moindre de consommation de soins hospitaliers (hôpitaux, cliniques), qui reste tout de même le premier poste de dépenses (46 %) devant les soins de ville (27 %, médecins, paramédicaux, laboratoires, etc.), les médicaments (16 %), les transports sanitaires, l'optique, etc. « 2018 est une année singulière, note la DREES. C'est la première fois que la consommation des soins de ville, poste dynamique (+2,9 %), est facteur de croissance des dépenses de santé, alors que la dépense hospitalière décélère et celle des médicaments stagne. »
Dans le détail, la dépense sur la médecine générale est en croissance de 3,9 % (9,8 milliards d'euros, 4,8 % du total de la CSBM). En cause : un double effet prix (consultations à 25 euros) et volume.
86 euros de reste à charge en ville
Le reste à charge des ménages (après remboursement de la Sécu et de la complémentaire santé) poursuit sa baisse. Il représente 7 % du financement de la consommation de soins et de biens médicaux (-0,5 point) en 2018. La Sécurité sociale assure 78,1 % du remboursement de la dépense de santé. Cette part continue d'augmenter au regard du vieillissement de la population, du nombre de patients en ALD et du remboursement des médicaments innovants. Les complémentaires santé remboursent 13,4 % des dépenses et, dans une moindre mesure, l'État et la CMU-C en assument 1,5 %.

Ce reste à charge moyen correspond à 214 euros de frais de santé par Français sur l'année. 86 euros sont dévolus aux soins de ville (ticket modérateur, dépassements d'honoraires, prise en charge hors parcours de soins), 61 euros aux médicaments (automédication), 27 euros aux soins hospitaliers, 20 euros à l'optique et le reste à d'autres postes de dépenses.

Si l'on prend en compte un agrégat plus large, la dépense courante de santé au sens international (DSCi) qui recouvre la CSBM majorée des dépenses de soins de longue durée et des subventions au système de soins, on atteint cette fois 11,3% du PIB. Sur cette dépense courante de santé, la part de reste à charge des ménages est la plus faible de l'OCDE (9 %).
* L'indicateur sur la consommation de soins et de biens médicaux ne prend pas en compte les dépenses liées à la dépendance, à la prévention ou à la recherche.
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