L’œil vif, toujours attentif, Christophe Lannelongue dirige désormais l’ARS de Franche-Comté en plus de celle de Bourgogne.
« Pas moins de 490 agents à repositionner ce qui conduit à des satisfactions mais aussi des frustrations », relate le DG au "Quotidien", assurant qu’ « aucune mobilité géographique ne sera imposée ». Sa recette : ne pas détricoter ce qui marche, s’appuyer sur le bon sens, « conjuguer les talents et les compétences » alors que 20 postes équivalent temps pleins d’ici à 2018 seront supprimés.
Le tissu robuste des maisons de santé
Fermeture d’une clinique à Montbéliard, réorientation des urgences pédiatriques à Belfort, ouverture d’un nouveau CH Belfort Montbéliard dans neuf mois : les 13 directeurs de la « super » ARS se retroussent les manches. « Tout reste à faire mais nous allons nous appuyer sur la centaine de maisons de santé pluridisciplinaires dont nous disposerons d’ici à la fin de l’année », se félicite Christophe Lannelongue. De fait, si elles ne regroupent que 4,5 % de la population française, la Bourgogne et la Franche-Comté réunies représentent... 15 % des maisons de santé, un atout de poids pour soutenir l’offre de soins de ville.
La question de la répartition territoriale demeure toutefois un objectif ultraprioritaire. En visitant la conférence de territoire située en Haute-Saône, Christophe Lannelongue mesure l’ampleur du défi à Gray (70) où 74 % des médecins ont plus de 60 ans. « Ça commence à sentir le roussi. Nous nous trouvons face à des situations semblables en Bourgogne et notamment au Creusot malgré 25 maisons de santé dans le seul département de Saône-et-Loire », précise-t-il. D’autres territoires l’inquiètent, comme Château-Chinon (Nièvre). « En Bourgogne, il y a structurellement moins de médecins qu’ailleurs et le vieillissement des professionnels accélère les besoins de réformes », analyse-t-il.
Copier les bonnes pratiques
La tâche est vaste. Côté hôpital, l’ancien IGAS espère que les Bourguignons s’inspireront des Francs-Comtois... « Le CHU se comporte comme un grand frère avec des partenariats extrêmement solides et des échanges continus entre les praticiens », salue le DG d’ARS.
Parallèlement, il explique que l’hospitalisation privée mérite d’être renforcée. « Chaque région a fait des choses remarquables et j’invite l’une et l’autre à se copier les bonnes idées ! Il faut capitaliser sur les bonnes pratiques », poursuit Christophe Lannelongue. Il ajoute que la loi devra donner un nouvel élan à l’action des ARS, notamment pour décloisonner les prises en charge. « Il est important de faire des normes, de préciser les mécanismes économiques, mais le décloisonnement du travail des acteurs sera le seul moteur du changement », conclut Christophe Lannelongue.
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