En dépit de ses difficultés économiques, Cuba a massivement investi dans la médecine et les biotechnologies. Son expertise dans le domaine des vaccins est mondialement reconnue, au point d’intéresser des partenaires internationaux, notamment français.
Ainsi, la délégation accompagnant François Hollande lors de son voyage historique à Cuba lundi dernier, comptait parmi ses membres le Dr Philippe Pouletty, fondateur et Président de Abivax. Cette société de biotechnologie française souhaite s’imposer comme un leader dans le développement clinique et la commercialisation de médicaments antiviraux et de vaccins.
Une collaboration déjà entamée
« Abivax a reconnu très tôt l’excellence de la recherche et de la production industrielle de vaccins et produits biologiques de Cuba, et a ainsi pu nouer des relations avec le CIGB depuis près de 5 ans et, plus récemment, avec l’Institut Finlay », souligne le Dr Pouletty. Le CIGB (Centre de génie génétique et de biotechnologie) fondé à La Havane en 1983, compte parmi les plus importants laboratoires de recherche au monde, avec 1 400 chercheurs et plus de 800 brevets.
L’Institut Finlay, situé à La Havane, et dédié à la recherche et la production de vaccins, est renommé pour avoir créé le premier et seul vaccin efficace contre le méningocoque des groupes B et C (VA-MENGOC-BC). Le contrat de partenariat signé avec l’Institut Finlay en novembre dernier accorde à Abivax des droits de distribution exclusifs et non-exclusifs pour commercialiser 3 vaccins – contre la fièvre typhoïde, le méningocoque et la leptospirose – en Asie et en Amérique latine. Cette semaine la délégation française a visité plusieurs unités BioCubaFarma, un consortium créé en 2013 par le gouvernement cubain, regroupant 38 sociétés de biotechnologie, dont le CIGB.
« Nous sommes fiers des collaborations nouées à Cuba, qui sont de grande qualité et qui se sont déjà concrétisées à travers l’acquisition d’ABX203 (vaccin thérapeutique candidat contre l’hépatite B chronique) et de plusieurs vaccins au stade commercial contre la fièvre typhoïde, le méningocoque, la leptospirose et une molécule antivirale innovante contre la dengue. D’autres accords sont aussi en cours de discussion », précise le Pr. Hartmut Ehrlich, Directeur d’Abivax.
Intérêt également des États-Unis
Les Américains sont également intéressés par l’expertise cubaine dans le domaine des vaccins, notamment des vaccins contre le cancer. En Avril dernier, 4 mois après la reprise des relations diplomatiques entre les États-Unis et Cuba, le gouverneur de New York, Andrew Cuomo, se rendait à La Havane, accompagné du Dr Candace Johnson, directrice de l’Institut Roswell Park contre le cancer (Buffalo, NY).
Cette visite permettait de finaliser un accord avec le Centre d’Immunologie Moléculaire (CIM) de Cuba pour développer le vaccin Cimavax contre le cancer du poumon et débuter des essais cliniques aux États-Unis.
Fruit de seize années de recherche au CIM, le vaccin Cimavax contient la protéine recombinante EGF (facteur de croissance épidermique) et vise à stimuler la production d’anticorps contre ce facteur pouvant contribuer à la croissance du cancer.
En 2008, un essai de phase 2 montrait que le vaccin thérapeutique Cimavax augmentait l’espérance de vie de 4 à 6 mois chez les patients ayant un cancer du poumon non à petites cellules (85 % des cancers du poumon) au stade avance.
Le Dr Johnson espère obtenir l’autorisation de la FDA dans les 6 à 8 mois pour évaluer le vaccin aux États-Unis. Les chercheurs américains espèrent, par la suite, évaluer le potentiel préventif du vaccin contre le cancer du poumon (d’abord en prévention secondaire contre la récidive du cancer, puis en prévention primaire chez les sujets à risque), mais aussi contre d’autres cancers (prostate, sein, colon, cancer du pancréas...).
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