La France a-t-elle gagné la bataille sur le front du Covid ? Bien malin qui pourrait l’affirmer en cette mi-octobre pourtant plutôt calme sur le front épidémique. Certes, les signaux positifs sont nombreux qui peuvent inciter à l’optimisme. Le taux d’incidence qui s’envolait l’an passé à la même époque apparaît par comparaison plutôt bas ce début d’automne. Et la progression de la vaccination au cours de l’été — qu’il faut mettre au crédit du gouvernement… et des médecins — y est pour beaucoup. Avec plus de 70 % de sa population complètement vaccinée, la France fait partie des pays les mieux couverts. Ce facteur explique, non seulement les taux de contamination modérés observés ces dernières semaines, mais aussi une quatrième vague moins rude qu'annoncée avec moins d’hospitalisations et de décès que les précédentes. L'étude EPI-Phare présentée cette semaine est de ce point de vue très rassurante sur l'intérêt des vaccins pour prévenir les formes graves de la maladie. En outre, les perspectives en matière thérapeutique ouvrent de nouveaux espoirs, comme l’a expliqué le Pr Yazdan Yazdanpanah lors d’un Live chat avec les lecteurs du « Quotidien ».
Pour autant, il faut se garder de crier victoire trop vite. Depuis près de deux ans, cette pandémie nous a trop apporté de (mauvaises) surprises pour que l’on puisse se risquer à annoncer ne serait-ce que le début de la fin de la crise sanitaire. Tout incite en effet à la prudence. La reprise sporadique de l’épidémie dans certains départements ces derniers jours est déjà une source d'interrogation. Et la baisse des températures est aussi un motif d’inquiétude, si l’on garde à l’esprit que trois des quatre pics de Covid essuyés dans l'Hexagone se sont produits dans les périodes froides de l’année, alors que l'hiver, qui vient de s'achever dans l'hémisphère sud, s'y est accompagné de nouvelles vagues. Enfin, la durée de l’efficacité vaccinale reste une question, même si cela mérite encore d'être mieux documenté. D’autant que le surgissement de nouveaux variants demeure évidemment une épée de Damoclès à prendre en considération, à même de contredire les modélisations les plus optimistes sur l’évolution de la crise sanitaire.
Ce contexte mouvant explique l’attitude des pouvoirs publics qui ont décidé de prolonger le pass sanitaire au-delà du 15 novembre. Compte tenu des incertitudes du moment, on comprendrait mal qu’il en fut autrement. Cependant, il ne faut pas se contenter de renouveler le statu quo. Alors même que ce sésame va devenir – avec la fin de la gratuité des tests — un pass vaccinal qui ne dit pas son nom, ce sont aussi les populations les plus éloignées du soin qu’il faut atteindre. L’effort doit par ailleurs porter sur les populations à risque, éligibles à une troisième dose. Et sur le maintien des gestes barrières. Tout relâchement dans la prophylaxie pourrait en effet se payer cher par une relance de la pandémie.
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