Transférer aux employeurs une partie du coût des arrêts de travail : il ne s’agit à ce stade que d’une piste du gouvernement mais elle inquiète fortement les organisations patronales, à l'heure des arbitrages sur le budget de la Sécu.
Selon « Les Échos », qui ont levé le lièvre début août, l’exécutif songe à faire payer par les entreprises les indemnités journalières accordées pour la période allant du quatrième au septième jour d’absence. La facture pourrait s'élever à 900 millions d’euros par an. « Les arrêts maladie de courte durée augmentent fortement sans lien apparent avec l'état de santé de la population. (…) Si les raisons sont liées à une hausse de la pénibilité psychologique, les entreprises ont un rôle à jouer », a justifié Agnès Buzyn dans le « JDD ». Face au Medef, Édouard Philippe a calmé le jeu en réfutant « des mesures de transfert de charges unilatérales vers les entreprises ». Les médecins libéraux sont eux aussi en alerte : dans une comparaison malheureuse, le Premier ministre a fait le rapprochement entre arrêts maladie et jours de congé. Les prescriptions trop « compréhensives » sont en ligne de mire. Si la majorité des syndicats de médecins libéraux y ont vu une maladresse, l’UFML a dénoncé un « raccourci choquant ».
Les jeunes unis contre la coercition
Autre dossier polémique : les remèdes contre les déserts médicaux. Au terme de plusieurs mois d’auditions tambour battant, la commission d’enquête sur l’égal accès aux soins a rendu 25 propositions le 19 juillet. Son rapporteur, le député Philippe Vigier (UDI) y a intégré trois mesures personnelles : le C à 35 euros dans les zones sous-denses, la suppression des ARS et… le conventionnement sélectif dont il est un avocat historique. Sans surprise, le rapport Vigier a fait réagir les syndicats de jeunes et futurs médecins auditionnés. D'une même voix, les étudiants (ANEMF), internes (ISNAR-IMG et ISNI) et jeunes généralistes et remplaçants (ReAGJIR) ont dénoncé une « méthodologie défaillante », certains de leurs propos ayant été « déformés ». Une méthode qui signe selon eux « au mieux une profonde méconnaissance des problématiques abordées, au pire une volonté délibérée de nuire ».
Les carabins de l'ANEMF appellent de leurs vœux une politique d'attractivité territoriale et le maintien des ARS que les jeunes considèrent comme un point d'entrée dans la vie professionnelle. « La vision de Philippe Vigier n'est pas en accord avec le monde d'aujourd'hui », regrette Clara Bonnavion, nouvelle présidente de l'ANEMF, interrogée par le « Quotidien ».
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