« Les pouvoirs publics doivent donner des gages et des signaux clairs, nous avons fait une partie du chemin, au gouvernement et à l'assurance-maladie de faire l'autre partie, afin que nous puissions co-construire le système de santé de demain ». C'est par ces mots que le Dr Philippe Vermesch, président du Syndicat des médecins libéraux (SML), a accueilli ce vendredi, lors de son congrès annuel, le directeur de l'assurance-maladie Nicolas Revel, au lendemain d'un vote en assemblée générale où aucune majorité claire ne s'est dégagée pour rejoindre la convention médicale.
Parmi les signaux positifs réclamés par le SML, la suppression de l'article 99 de la dernière loi de financement de la Sécurité sociale, qui permet au directeur de l'assurance-maladie de fixer unilatéralement les tarifs des forfaits techniques d'imagerie pour les radiologues. « Cet article est venu solder l'échec d'une discussion avec les radiologues et nous avons essayé d'en faire un usage modéré, a tempéré Nicolas Revel. Il n'a pas vocation à être le mode de régulation privilégié et durable avec les radiologues libéraux, j'ai repris le dialogue avec eux pour leur proposer de travailler à un autre protocole, qui porterait sur la pertinence et le volume des actes, et plus uniquement sur des baisses de tarifs. »
Pas de big bang des rémunérations
Autre sujet qui fâche les cadres du SML, « très attachés au paiement à l'acte » : l'éventuelle rémunération « à l'épisode de soins », évoqué à plusieurs reprises par la ministre de la Santé ou l'assurance-maladie. « Je ne suis pas en train de préparer les esprits à un big bang des rémunérations, a assuré Nicolas Revel. Mais je pense que le paiement à l'acte entretient les acteurs dans une course au volume et un cloisonnement, qui freinent le travail collectif et la pertinence. »
Côté rémunération toujours, le directeur de la CNAM a souligné que le forfait structure – auquel le SML n'est pas hostile – faisait bien partie de ces alternatives au paiement à l'acte, « mais sans le remettre en cause ». Jusqu'où la CNAM est-elle prête à aller ? « Si vous me demandez si le forfait structure est un levier prioritaire, oui. Mais je ne peux pas vous répondre et a fortiori vous donner un chiffre... », a éludé le DG de l'assurance-maladie.
Interrogé sur le contenu du projet budget de la Sécu, Nicolas Revel s'est dit en attente du financement pour la télémédecine « pour pouvoir agir dès 2018 ».
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