Les protestations de plusieurs organisations syndicales depuis un an (médecins, infirmiers, kinés libéraux) n'ont pas changé la donne. Dans plusieurs communes dont Paris, Lyon ou Bordeaux, les professionnels de santé ne bénéficient plus systématiquement de la tolérance pour stationner dont ils jouissaient jusqu'à présent (pendant la durée de leurs visites à domicile) en apposant le caducée sur le pare-brise de leur véhicule. Dernièrement, la décision de Colmar de taxer les médecins en visite à hauteur de 300 euros par an en centre-ville a soulevé un tollé.
Malgré ces tensions répétées, le gouvernement ne veut pas intervenir pour prendre une mesure législative ou réglementaire d'apaisement, se désole le Syndicat des médecins libéraux (SML), qui réclame la gratuité du stationnement pour les professionnels de santé lors des visites et urgences à domicile.
Pire, selon le président du SML, Philippe Vermesch, « le cabinet du ministre de l'intérieur affirme que chaque commune peut faire ce qu'elle veut depuis la décentralisation ! » Le syndicat compte saisir l'association des maires de France (AMF) sur ce sujet sensible qui « crée un obstacle inutile au maintien à domicile des patients ».
Visites pour des prunes
Localement en tout cas, certains praticiens libéraux expriment à nouveau leur exaspération. Le Dr Alain Choux, généraliste parisien dopplériste et président de l'AFIRM (Alliance pour le financement de la retraite en médecine), sonne l'alarme. « Le système informatique de Paris ne fonctionne pas. Comme je n'ai pas de carte en raison des dysfonctionnements de la ville, je suis obsédé par l'heure quand je suis en visite. Je suis obligé d'abandonner mon patient toutes les deux heures pour aller au parcmètre qui ne fonctionne pas toujours », fulmine le Dr Choux qui menace de saisir les tribunaux.
À Paris pourtant, la maire Anne Hidalgo a mis en place pour 2018 une nouvelle réglementation sur le stationnement des professionnels de santé : gratuité totale pour les praticiens pouvant justifier d'au moins 100 visites à domicile par an et tarifs préférentiels pour les autres. Mais pas de quoi calmer la colère des praticiens libéraux parisiens tant le système est kafkaïen…
Le Dr Choux est censé bénéficier d'une carte de stationnement « pro-sédentaire à Paris », d'un coût préférentiel de 1,50 euro par jour. Las, malgré ses démarches sur le site de la ville, le médecin n'a pas réussi à obtenir la carte : depuis le début de l'année, il a déjà écopé deux PV de 50 euros chacun…
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