Et de deux ! Après l’ophtalmologiste Rand Paul, un second médecin vient de se lancer dans la course à l’investiture républicaine aux États-Unis. Le neurochirurgien Ben Carson a en effet déclaré sa candidature dimanche dans une interview télévisée.
Sans réelle expérience politique, le Dr Carson fait figure d’outsider dans une compétition très ouverte. Jusqu’à une date récente, il était avant tout connu pour sa trajectoire professionnelle exemplaire. Né dans une famille pauvre de Detroit, il est devenu l’un des praticiens les plus en vue du pays. À la tête de l’unité de chirurgie neuropédiatrique du prestigieux Johns Hopkins Children’s Center de Baltimore, il avait attiré l’attention du monde entier en 1987 en devenant le premier à réussir à séparer deux jumeaux siamois reliés par la tête, sans qu’aucun ne décède.
Image même de l’ascension sociale à l’américaine, il a longtemps été une icône consensuelle de la communauté noire américaine. Les livres qu’il a écrits, où il relate sa « success-story », se vendent toujours comme des petits pains. Mais tout a changé un matin de février 2013, lors d’un événement organisé en présence de Barack Obama. Il avait alors violemment critiqué la politique du président, ce qui l’avait propulsé sur le devant de la scène conservatrice américaine.
Stratégie agressive
Depuis ce jour, les spéculations sur sa candidature n’ont fait que croître. Le Dr Carson multipliait les déclarations provocatrices, réussissant ainsi à maintenir l’attention médiatique. « L’Obamacare est la pire chose qui soit arrivée à ce pays depuis l’esclavage », a-t-il ainsi déclaré en 2013, année où il avait également osé une analogie entre mariage homosexuel et pédophilie. Six mois plus tard, il comparait les méthodes du fisc américain à celles de l’Allemagne nazie et, dans un récent entretien, il allait jusqu’à qualifier Barack Obama de psychopathe.
Une stratégie agressive qui a fini par payer, puisque le neurochirurgien se sent maintenant assez fort médiatiquement pour affronter des candidats bénéficiant d’une machine électorale bien plus rodée que la sienne. En plus de son confrère, le sénateur du Kentucky Rand Paul (lui aussi très à droite), le Dr Carson devra en effet affronter, lors des primaires, le sénateur de Floride Marco Rubio et celui du Texas Ted Cruz, déjà déclarés. Deux gouverneurs ou anciens gouverneurs attendent également leur heure pour se lancer : Jeb Bush, de Floride, et Scott Walker, du Wisconsin.
Face à de tels adversaires, la plupart des commentateurs voient la candidature du Dr Carson comme ayant peu de chances de réussir. Ce qui était aussi le cas d’une autre figure de la communauté noire il y a huit ans, un certain Barack Obama…
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