Ayrault à l’Assemblée : « Nous devons rebâtir un système de santé accessible et performant »

Publié le 03/07/2012
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Crédit photo : S. Toubon

C’est face à un hémicycle archi-comble que le Premier ministre vient de passer son grand oral. Une heure trente de discours, au cours duquel Jean-Marc Ayrault a détaillé la politique gouvermentale qu’il entend conduire durant le quinquennat. Le chef du gouvernement a affirmé ses priorités. L’emploi, le soutien aux PME, l’école, la culture, la sécurité, l’Europe... De longs paragraphes y sont consacrés, avec chiffres et mesures détaillées. Jean-Marc Ayrault s’est en revanche peu attardé sur la santé. Quelques déclarations d’intention, mais pas un mot sur la grande loi hospitalière pourtant promise il y a deux semaines par François Hollande. Extraits.

• Réduire l’endettement public

« Entre 2007 et 2011, la dette publique a augmenté de 600 milliards d’euros. Cette dette atteint aujourd’hui près de 1 800 milliards d’euros, soit 90 % de la richesse produite par la France chaque année. Le poids de la dette est devenu écrasant. L’État verse ainsi près de 50 milliards d’euros par an à ses créanciers. Cette somme représente la première dépense, juste devant le budget de l’Éducation nationale ; elle est supérieure aux budgets de la recherche, de la justice et de la sécurité réunis. C’est inacceptable! La dette, c’est moins d’écoles, moins de crèches, moins d’hôpitaux, moins de transports publics... ».

• Maîtriser les dépenses : la Sécu concernée

« J’ai demandé aux ministres de réaliser des économies sur leurs dépenses, fondées sur des propositions de réformes qu’ils élaboreront eux-mêmes et qui permettront de faire gagner en efficacité nos services publics ». Ayrault assure qu’il n’y aura pas de « tournant de la rigueur ». Il poursuit : « L’ensemble de notre stratégie sera fixé dans le cadre d’une loi de programmation des dépenses publiques, qui couvrira les cinq années de cette législature. Cette loi nous engagera sur un retour à l’équilibre à l’horizon 2017. Elle tracera ce chemin en faisant la part des efforts demandés à chacun : État, Sécurité sociale et collectivités locales ».

• Assurer la pérennité du système social

« L’avenir de nos retraites et de notre protection sociale » sera l’un des sept sujets abordés lors de la conférence sociale qui se tiendra les 9 et 10 juillet. « Tout sera mis sur la table [au cours de cette conférence sociale], y compris l’intégration des représentants des salariés dans les conseils d’administration des grandes entreprises, le dialogue social territorial au niveau des bassins d’emploi, l’information en amont des représentants du personnel. Rien ne sera tabou ».

• Refonder le système de santé

« Notre système de santé est aujourd’hui mis à mal par l’augmentation des « restes à charge » qui pèsent sur les Français les plus modestes, par les inégalités de santé qui se creusent, par les déserts médicaux et les dépassements d’honoraire, qui privent d’accès aux soins une partie de la population. Il est également miné par les déficits. Il doit enfin s’adapter aux grands enjeux de santé d’aujourd’hui : le vieillissement de la population, le développement des maladies chroniques, les addictions.

Nous devons donc rebâtir un système de santé qui soit véritablement accessible et performant. Cette réforme s’inscrira dans une stratégie nationale de santé. Il s’agira de refonder l’organisation du système de soins pour permettre une meilleure coopération entre les professionnels de santé, conforter les soins de premier recours, et reconnaître l’hôpital dans ses véritables missions, et en particulier l’hôpital public ».

• Lutter contre les déserts sanitaires

« Je n’oublie pas non plus ces millions de nos concitoyens qui vivent aujourd’hui éloignés des grands centres urbains. Les classes populaires et les classes moyennes habitent souvent ces villes que l’on qualifie de périurbaines ou dans les zones rurales. Ce sont souvent ces Français qui ont aujourd’hui les conditions de vie les plus dures. À la précarité de l’emploi s’ajoutent des temps de transports à rallonge, la désertification médicale, la fermeture des services publics. Je veux qu’à côté de l’effort marqué et nécessaire pour les banlieues, l’État se tourne aussi vers ces territoires trop souvent négligés et redéploie ses moyens prioritairement en leur direction ».

D. CH.

Source : lequotidiendumedecin.fr