L'annonce de Marisol Touraine d'une revalorisation à 60 euros des consultations de médecine générale visant à informer les patients et à définir un traitement face à une maladie neurodégénérative et à 70 euros les « visites longues » au domicile (jusqu'à 3 par an), les syndicats de médecins restent perplexes.
« Les tarifs annoncés ont été fixés lors des négociations conventionnelles avec l’Assurance-maladie et apparaissent dans la Convention 2016. Il n’y a aucune nouveauté », confie au « Quotidien » le Dr Claude Leicher, président de MG France.
Convention médicale d'août 2016
Même réaction de la Confédération des syndicats médicaux français qui souligne que ces mesures conventionnelles ont été signées en août 2016. « La CSMF n’est pas dupe : cet effet d’annonce évite à la ministre de trancher la question du déremboursement des médicaments anti-Alzheimer, jugés inefficaces », indique le Dr Jean-Paul Ortiz, son président qui dénonce « un plan annoncé à grand renfort de communication, sans décision, ni moyens » notamment pour le maintien à domicile le plus longtemps possible des patients, pour accompagner les aidants et pour financer les intervenants paramédicaux (ergothérapeutes, orthophonistes…).
Le Syndicat des médecins libéraux (SML), lui, salue « une étape positive » tout en regrettant que les spécialistes libéraux, « pourtant une composante incontournable de la médecine de ville aux côtés des généralistes », soient mis à l'écart.
Des associations soulagées
Du côté des associations de patients, France Alzheimer qui s'inquiétait d'un déremboursement et qui regrettait de n'avoir pas été consulté ni par la Commission de transparence de la Haute Autorité de santé, ni pour le rapport du Pr Michel Clanet, se réjouit de la décision ministérielle. « En cas de déremboursement, l'égalité d'accès aux médicaments n'aurait pas été assurée, les patients auraient eu moins tendance à aller se faire diagnostiquer et à entrer dans des protocoles de recherche, ce qui aurait été une situation unique en Europe », explique Brigitte Huon, vice-présidente de l'Union des associations France Alzheimer et maladies apparentées. L'union se satisfait par ailleurs de la revalorisation des consultations. « Le généraliste occupe une place très importante », souligne Brigitte Huron.
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