SELON LES CHIFFRES de l’assurance-maladie, la croissance des dépenses de médicaments a été « maîtrisée » en 2010, avec une hausse de 2,2 % en prix, et de 0,6 % en volume. Des taux de progression qui sont, selon l’institution, les plus faibles enregistrés au cours de la décennie. Au total, 2,6 milliards de boîtes de médicaments ont été remboursées en 2010. Ainsi, chaque assuré aura consommé en moyenne 41 boîtes de médicaments l’an dernier.
Côté génériques, les économies réalisées se sont montées à 1,3 milliard d’euros pour la même année. Le taux de substitution avoisine les 80 %, mais l’assurance-maladie note des baisses pour certaines molécules comme le Plavix qui a chuté de six points entre mars 2010 et juin 2011 (passant de 68 % à 62 % de taux de substitution).
Cependant, toujours prompte à brandir sa calculette, l’assurance-maladie note que « les prix des médicaments génériques français sont nettement plus élevés que dans la plupart des pays européens ». Ainsi le prix moyen d’une unité standard de médicament générique est de 15 centimes en France, de 12 en Allemagne, 10 en Espagne et 7 au Royaume-Uni, même s’il est de 30 centimes en Suisse. De la même manière, le prix moyen d’une unité standard de statine génériquée est de 28 centimes en France contre 2 centimes aux Pays-Bas ou 5 au Royaume-Uni.
Traque au « non substituable ».
« C’est au CEPS [Comité économique des produits de santé] qu’il appartient de faire baisser le prix des génériques », note à ce sujet Frédéric van Roekeghem, patron de l’assurance-maladie. Ce qui ne l’empêche pas d’étudier les différentes politiques mises en place en Europe sur cette question. Au Royaume-Uni, indique-t-il, le NHS laisse les pharmaciens d’officine faire jouer la concurrence entre les différents industriels du générique, et partage avec elles les économies réalisées. D’autres pays ont adopté des stratégies, mais c’est celle du NHS qui recueille les faveurs de l’assurance-maladie, laquelle recommande aux pouvoirs publics de s’en inspirer.
La Caisse note par ailleurs une « montée en charge du non substituable » sur les ordonnances, et pense avoir trouvé une parade : « Les nouveaux logiciels SESAM-Vitale 1.40 installés en pharmacie d’officine permettent de tracer le non substituable », prévient le directeur de la CNAM. Il se propose donc d’aller vérifier si le médecin prescrit du non substituable « par choix médicalement approfondi, ou par simple posture. On pourrait demander aux médecins de justifier cette pratique ». Ils apprécieront.
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