LE QUOTIDIEN – L’accord que vous avez signé introduit quelques aménagements comme l’officialisation de la politique de convergence des prix au sein d’une même classe thérapeutique. Vous l’aviez pourtant combattue en son temps...
CHRISTIAN LAJOUX – Cette politique de convergence des prix existe, elle est appliquée par le CEPS [Comité économique des produits de santé]. Il y a quelques années, nous souhaitions en préciser les modalités conventionnelles dans l’accord-cadre, mais il y a eu aussi une époque où nous ne souhaitions plus le faire. Finalement, le réalisme et le pragmatisme des industriels l’ont emporté, et nous avons souhaité définir le cadre dans lequel cette politique peut s’exercer, d’autant qu’elle existe déjà dans les faits. Nous avons essayé de coller au mieux aux directives des ministres sur la convergence des prix pour lui donner une dimension conventionnelle, de concertation et de dialogue.
L’accord introduit aussi des limitations globales de prix pour les médicaments orphelins ?
Cette mesure concerne la grosse dizaine de médicaments orphelins dont le coût de traitement annuel par patient excède 50 000 euros. L’avenant ouvre la possibilité d’une discussion conventionnelle qui pourrait dans certains cas aboutir à une limitation du chiffre d’affaires global sur ce médicament. En contrepartie, l’avenant garantit un accès rapide au marché pour ces médicaments, et le maintien d’un prix cohérent avec le marché international.
Y a-t-il eu des oppositions à ces dispositions au sein du LEEM ?
Ces points ont fait l’objet de beaucoup de discussions au sein de la profession. Chaque famille de pensée s’est penchée sur le sujet, et je les avais invitées à essayer de trouver une position commune. Il s’agit d’un accord de raison, même s’il peut y avoir des interrogations sur telle ou telle partie, mais in fine, le conseil d’administration s’est prononcé à l’unanimité pour que je signe cet accord. Malgré cela, des industriels m’avaient fait part d’un certain nombre de commentaires et de réserves. Mais nous avons le souci de faire vivre la politique conventionnelle, de montrer notre attachement à la concertation et à la négociation. La politique conventionnelle, c’est mieux que pas de politique conventionnelle du tout !
L’Académie de médecine s’alarme du désengagement des États-Unis en santé
Un patient opéré avant le week-end a un moins bon pronostic
Maladie rénale chronique : des pistes concrètes pour améliorer le dépistage
Covid : les risques de complications sont présents jusqu’à trente mois après hospitalisation