C’est un nouvel épisode du feuilleton « innovation 2030 », entamé par Emmanuel Macron en juin dernier. Depuis la rentrée, le gouvernement distille les 7,5 milliards d’euros annoncés pour accélérer la stratégie d’innovation de la France. Ce vendredi après-midi, les ministres de l’Enseignement supérieur,Frédérique Vidal, et de la Recherche et de l’Industrie, Agnès Pannier-Runacher, ont révélé par visioconférence le financement accordé à l’un des piliers de la feuille de route : les biothérapies.
D’ici 2030, « l’objectif est de faire de la France le pays leader en termes de biothérapie et de bioproduction de thérapies innovantes », confirme un conseiller du ministère de l’Industrie. Car pour l’heure, on est bien loin du compte : 95 % des biothérapies utilisées sur le territoire sont exportées. Anticorps monoclonaux, thérapies géniques, cellulaires, protéines… : quatre médicaments sur dix sont des biothérapies « et elles devraient devenir majoritaires d’ici 2024 », précise le ministère de l’Industrie.
Un secteur stratégique donc, à la fois pour le système de soins français, la souveraineté sanitaire, mais aussi pour l’économie. Le marché de la biothérapie représente près de 200 milliards d’euros et devrait enregistrer une croissance entre 8 et 9 % par an pour atteindre 320 milliards d’euros d’ici 2025. « Notre industrie doit se positionner sur ce secteur », insiste Bercy. D’autant plus que le gouvernement table sur 20 000 emplois à la clé. Pour booster la filière, le président de la République a d’ailleurs fixé ses exigences en octobre dernier : produire d’ici 2030 une vingtaine de biomédicaments sur le sol Français. Aujourd’hui, seuls trois thérapies sont made in France.
CAR-T cells, reprogrammation cellulaire, vaccin...
800 millions d’euros seront donc consacrés à la recherche et à la production de biomédicaments, ont annoncé Frédérique Vidal et Agnès Pannier-Runacher. Dans le détail, 275 millions d’euros seront flechés vers des appels à projet sur des grandes technologies d’avenir. « Je pense aux anticorps monoclonaux, aux CAR-T cells ciblant par exemple les cellules malignes de certaines leucémies ou lymphomes, ou encore aux innovations en thérapie génique ou cellulaire, en dehors de l’oncologie, qui permettront de guérir ou d’améliorer la vie des patients atteints de maladie rare », a ainsi précisé Agnès Pannier-Runacher.
280 millions d’euros seront consacrés à l’amélioration des processus industriels, avec l’automatisation, par exemple, des chaînes de production. « Et entre 150 et 250 millions d’euros permettront de financer le déploiement de projet d’industrialisation en bioproduction, car les biotechs nous ont fait remonter les difficultés aujourd'hui d’industrialiser à grande échelle leur traitement en France », souligne un représentant de ministère de l’Industrie.
Le gouvernement espère ainsi soutenir des entreprises « à la pointe de l’innovation », citant en vrac : la reprogrammation des cellules en cellules de foie, le développement d’une plateforme vaccinale à ARNm pour la santé vétérinaire ou encore la conception de thérapies cellulaires en remplacement de la greffe de cornée.
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