Malgré un « environnement difficile » – et le verdict de condamnation rendu dans le procès du Mediator en mars dernier – le groupe Servier se félicite de sa croissance pour l’année 2020/2021. Lors de sa conférence annuelle, le laboratoire français a annoncé un chiffre d’affaires consolidé de 4,725 milliards d’euros, en augmentation de 4,3 % hors effet de change (+0,8 % à taux réels) sur un an – les résultats étant clos au 30 septembre. Mais la charge exceptionnelle liée aux indemnisations versées aux victimes du Mediator, soit 200 millions d'euros au total, a abouti à une perte nette de 25 millions d'euros.
L’activité princeps représente toujours 70 % du chiffre d’affaires de Servier, deuxième laboratoire français, à hauteur de 3,3 milliards d’euros (+4,8 % à taux constant). « Le générique, porté par la croissance de Biogaran (génériqueur de Servier, NDLR), représente 30 % de notre CA », confirme Pascal Lemaire, vice-président de la branche financière du groupe. Servier consolide son ancrage à l’international. Seules 4 % des ventes de médicaments princeps sont réalisées en France, 96 % à l’étranger.
Daflon dope le CA
La croissance du laboratoire est soutenue par son repositionnement en oncologie. Servier a stoppé la recherche de nouvelles molécules en cardiovasculaire, métabolisme et maladies veineuses pour consacrer 50 % de son budget R&D à l'oncologie. La branche cancérologie représente désormais 13 % du chiffre d’affaires de Servier – contre 10 % l’an passé. Le CA en oncologie s’élève déjà à 604 millions d’euros, soit une progression de 35 %, portée par deux anticancéreux : Tibsovo et Onivyde. Servier ambitionne de mettre sur le marché « une nouvelle molécule tous les trois ans » à l’horizon 2025.
En attendant, « notre croissance est surtout portée par la progression de nos volumes de vente », précise Pascal Lemaire. Les médicaments du système cardiovasculaire ou métabolique représentent toujours une large partie du chiffre d’affaires de la société, à hauteur de 44 %. La gamme veinotonique Daflon porte à elle seule 10 % des ventes de Servier, à 473 millions d'euros. « Daflon est devenu notre médicament numéro un cette année, précise Olivier Laureau, président de Servier. Il est passé devant Diamicron (gliclazide) ».
Nouveau procès
L’année 2021 a été « marquée par le jugement rendu dans l’affaire du Mediator », rappelle le président de Servier. En mars, Servier avait été condamné pour « tromperie aggravée » et « homicides et blessures involontaires » au procès du Mediator, après plusieurs mois d’audience. Le laboratoire avait été relaxé des délits d’obtention indue d’autorisation de mise sur le marché et d’escroquerie. Le parquet avait décidé de faire appel, décision saluée par les victimes. « Nous avons donc également décidé de faire appel, bien que nous fussions disposés à accepter ce jugement pour mettre définitivement un terme à cette affaire, que l’on estime infondée quant aux condamnations proposées », précise Olivier Laureau. Un nouveau procès devrait avoir lieu, sans qu’aucune date n’ait pour l’instant été fixée.
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