DANS LES COLONNES de la dernière édition du « Journal du Dimanche », le ministre de la Santé Xavier Bertrand s’en est pris au laboratoire Servier, dont il juge la dernière proposition d’indemnisation des victimes du Mediator « inacceptable ». Pour le ministre, Servier ne prévoit en effet toujours pas « de réparation intégrale du préjudice », seule possibilité selon lui pour que le laboratoire soit en situation de demander aux victimes « de renoncer à des poursuites devant les tribunaux civils, comme ils en ont l’intention ». De plus, revenant sur la volonté affichée par Servier d’imposer un délai de six mois pour la recevabilité des dossiers à partir du moment où le fonds d’indemnisation serait créé, Xavier Bertrand a estimé ce délai « trop court », rappelant le Mediator avait été commercialisé pendant 33 ans. Le ministre de la Santé a comparé la relation pouvant exister entre les victimes du Mediator et le laboratoire Servier au « pot de terre contre le pot de fer ».
Xavier Bertrand veut toutefois bien reconnaître quelques avancées de Servier dans ses propositions d’indemnisation. Le laboratoire abandonne, par exemple, son projet de demander aux victimes de renoncer à leur droit d’engager des poursuites pour pouvoir être indemnisées. Xavier Bertrand a donc enjoint au laboratoire de « présenter une offre définitive d’ici à la fin de la semaine », menaçant sans plus de précisions d’envisager « d’autres scénarios » si la nouvelle proposition n’était « toujours pas convenable ».
En réponse, un porte-parole du laboratoire a assuré que Servier n’assumerait pas seul les préjudices financiers. « De toute évidence, a-t-il ajouté, la responsabilité est partagée entre l’État et le groupe pharmaceutique, il n’y a donc pas de raison que Servier soit le seul à assumer. »
Lundi, les associations de victimes du Mediator ont été reçues au ministère de la Santé dans le cadre du comité de suivi du Mediator. « Si le laboratoire ne prend pas toute sa responsabilité, a indiqué Dominique Courtois, président de l’Association de défense des victimes de l’Isoméride et du Mediator (AVIM), le gouvernement sera bien obligé de prendre la sienne avant de se faire éventuellement rembourser par Servier ». Mais pour Xavier Bertrand, présent à cette réunion, personne ne peut demander au contribuable « de payer à la place du laboratoire ». Cependant, l’avocat de la famille d’une victime présumée du Mediator a envoyé le même jour au ministre une demande préalable d’indemnisation par l’État « pour préjudice né du défaut de vigilance ».
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