QUELLE MOUCHE avait donc piqué Jean Marimbert, alors directeur de l’Agence Française de sécurité sanitaire des produits de santé (AFSSAPS), lorsqu’en en avril 2006, il annonçait aux magistrats de la Cour des Comptes que le Mediator avait cessé à cette date d’être commercialisé ? Difficile à comprendre.
Le récent rapport de l’IGAS de janvier 2011 sur ce médicament, confirme en effet cette version des faits et parle, c’est le moins, « de réponse gravement erronée ».
La Cour des Comptes n’avait pourtant pas éludé le problème. Enquêtant sur la gestion de l’Agence en janvier 2006, elle regrettait l’attentisme de cette structure sur un certain nombre de dossiers et en particulier celui du Mediator. Concernant ce médicament, elle regrettait ainsi : « Quand des médicaments dont la balance bénéfice/risque est connue depuis longtemps, comme défavorable, tels le benfluorex (Mediator) sont retirés du marché espagnol, l’AFSSAPS n’en dit rien et ils continuent à être vendus en France. »
Réponse de Jean Marimbert le 27 avril 2006 : après un examen des données de sécurité, explique-t-il, la commission de l’Agence a demandé une réévaluation du bénéfice/risque et « le produit a en définitive cessé d’être commercialisé en avril 2006 ».
Or on sait qu’en réalité, le Mediator a été retiré du marché fin 2009, soit plus de trois ans après cette déclaration. Dès lors se pose un certain nombre de questions et dans son rapport, l’IGAS ne s’explique pas comment une telle réponse, « manifestement erronée (...) a pu être fournie ».
À l’évidence, Jean Marimbert non plus. Dans une lettre aux enquêteurs de l’IGAS en janvier 2011, il reconnaît que sa déclaration est inexacte et affirme même que « le caractère matériel de cette erreur est attesté » par la date de décision de la commission de l’Agence, « qui est postérieure de plusieurs mois à la date d’envoi des observations de l’agence ». En terme plus précis, cela signifie que le directeur de l’AFSSAPS aurait annoncé une décision qui aurait été prise plusieurs mois plus tard. Une confusion et une erreur considérable qui ne va pas arranger la réputation de l’AFSSAPS mais qui confirme en tout cas que le plus profond désordre et c’est un euphémisme, a entouré la gestion de ce dossier.
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