La publication du bilan économique des entreprises du médicament pour 2016 est l'occasion pour le LEEM de dénoncer les idées reçues sur le secteur.
Avec 54,4 milliards d'euros enregistrés l'année dernière, le chiffre d'affaires de l'industrie pharmaceutique (dont 47 % est dû à l’exportation) a légèrement augmenté (+1,5 %) par rapport à 2015. Cette hausse est de 2,1 % pour l'activité en France.
Pour autant, le lobby relativise ses chiffres en rappelant que « cette légère reprise intervient après quatre années consécutives de baisse », le président Patrick Errard appelant à « tourner la page de cette politique de régulation-rabot ». Par ailleurs, cette embellie est essentiellement due à la dynamique du marché hospitalier (+ 7,5 %), restreinte sur les médicaments en autorisation temporaire d'utilisation (ATU) et post-ATU « pour lesquels les industriels reversent des remises très importantes », argumente le LEEM.
A l'échelle européenne, « La France ne parvient à pas combler son retard sur ses voisins », juge encore le LEEM.
Le secteur estime aussi que, contrairement à ce que l'on pense, les dépenses de médicaments ne sont pas responsables de la croissance des dépenses de santé (ONDAM). « Le médicament est malheureusement la variable d'ajustement budgétaire de l'ONDAM », regrette le LEEM.
Effondrement des prix des médicaments
Les industriels s'agacent également de s'entendre dire que les prix des médicaments ne cessent d'augmenter. En ville, c'est l'inverse, insiste le LEEM. « Entre 1990 et 2015, l’indice du coût de la vie a augmenté de 48,4 % tandis que celui des prix publics des médicaments (remboursables et non remboursables) a diminué de 27,9 % sur la même période », ajoute-t-il.
Au chapitre de l'emploi, que d'aucuns jugent défaillant, l'industrie pharmaceutique comptait 98 690 personnes fin 2015, un chiffre stable par rapport au début de la même année (98 810 salariés), qui correspond toutefois à une masse salariale à son plus bas niveau depuis 12 ans. « Les entreprises du médicament sont parvenues à stabiliser l'érosion de leurs effectifs grâce à des mesures d'anticipation, d'accompagnement et de transformation des métiers », assure le LEEM.
Enfin, le temps où la France était un grand marché d'accueil des produits innovants est révolu, ce dont souffre le secteur. Sur les 282 médicaments autorisés par l'Agence européenne du médicament (EMA) entre 2012 et 2016 (hors génériques et biosimilaires) 21 sont produits en France, quand l'Allemagne en produit 86, le Royaume-Uni 68 et l'Irlande 39. Autre faille : 400 jours en moyenne séparent l'autorisation de mise sur le marché de la commercialisation « au lieu des 180 jours requis par la réglementation européenne ». La part de la France dans le marché mondial du médicament en 2016 est de 3,4 %, contre 5,6 % en 2006.
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