Lors d'une soirée de l'Association des cadres de l'industrie pharmaceutique (ACIP), le président de l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO), Gilles Bonnefond, a mis en doute la légitimité des industriels du médicament à encourager la pratique de l'automédication. S'il ne conteste pas son intérêt, il juge que « ce n'est pas à l'industrie de promouvoir l'automédication ». Le président de l'USPO estime plus intéressantes les initiatives de certains assureurs complémentaires qui proposent un forfait automédication à leurs adhérents.
Retard français
L'Association française de l'industrie pharmaceutique pour l'automédication (AFIPA) a lancé en février une campagne de promotion de « l'automédication responsable », avec un slogan accrocheur. « Selfcare et automédication ne sont pas des gros maux. » Objectif, « valoriser le selfcare pour ce qu’il est : un atout majeur de santé publique ». Dominique Giulini, président de l'AFIPA, s'en explique : « L’automédication est une démarche de soins autonome mais responsable, encadrée par les conseils du pharmacien d'officine. » Selon lui, elle permet de désengorger les cabinets médicaux en déléguant aux officinaux certaines affections du quotidien. À la clé : des économies, tant sur les consultations que sur les prescriptions.
La France demeure à la traîne. L'Hexagone, précise le Dr Jean-Yves Robin, directeur général d'OpenHealth, est le troisième marché européen en volume en matière d'automédication (2,3 milliards d'euros). « Mais si on regarde le ratio entre le chiffre d’affaires officinal total et celui de l'automédication, continue-t-il, on est en queue de peloton. » Selon l'AFIPA, pourtant, 99 % des pharmaciens sont prêts à aider les patients à pratiquer l'automédication. Et 73 % des généralistes d'entre eux seraient d'accord pour expliquer à leurs patients quels médicaments ils peuvent prendre si un problème de santé bénin venait à se reproduire.
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