Dans une salle, on entend le bruit d’une imprimante. À y regarder de plus près, ce n’est pas du papier qu’elle contient, et l’encre est en plastique. Dans 3 h 30, une mandibule apparaîtra, ex nihilo.
Depuis deux ans, ce genre de scène est devenu fréquent au sein des HCL. Le Dr Jean-Thomas Bachelet, chirurgien en maxillo-facial et stomatologie à l’hôpital de la Croix-Rousse, se félicite de ce nouvel outil : « L’imprimante 3D constitue un gain en précision ainsi qu’un gain de temps en opératoire, en moyenne de 57 minutes. Le risque, de rejet notamment, est identique à une opération classique. » L’impression se fait à partir de scanner, afin d’obtenir un modèle en trois dimensions via le logiciel OsiriX. De là, une fois cette modélisation validée, l’impression est lancée, à partir d’un guide de coupe destiné ensuite à reconstruire le modèle. Les plaques sont alors envoyées en stérilisation, puis préconformée avant l’opération.
Une patiente opérée par reconstruction 3D a retrouvé toutes ses facultés
Comme l’indique le Dr Bachelet, les applications sont multiples : « Ces modèles peuvent être utilisés en cranioplastie en cas de défect osseux, dans ce cas-là nous sous-traitons pour réaliser une impression en titane. Le guide de coupe peut aussi servir à la reconstruction d’une malformation congénitale. Nous avons recours à l’impression 3D une fois tous les deux mois environ, car cet outil reste encore exceptionnel, essentiellement en raison de son coût », précise-t-il. Et pour cause, la pièce revient à 7 000 euros. Chaque opération de ce type puise dans un budget exceptionnel accordé par l’hôpital, et le plus souvent en chirurgie secondaire. Une patiente ayant subi une exophtalmie séquellaire maxillo-faciale suite à un accident de moto a pu témoigner de l’efficacité du procédé : « On m’avait dit que je serai morte ou paralysée ! », se souvient-elle. En l’observant, désormais rien ne montre pourtant une quelconque malformation ou handicap. « Les résultats sont très satisfaisants sur le plan de la santé, reste à développer le financement pour que l’outil se démocratise », conclut le chirurgien.
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