Né en 2017, le Diplôme universitaire (DU) d’enseignement pratique pluridisciplinaire de la santé connectée de l’hôpital Bichat (AP-HP) accueille chaque année plus d’une centaine d’étudiants. Des médecins, mais aussi des professions paramédicales, juristes ou ingénieurs, prêts à se former pendant un an à la e-santé.
« 30 % de nos apprenants sont médecins », précise le Pr Boris Hansel, endocrinologue, qui codirige avec le Pr Patrick Nataf, chirurgien cardiaque, ce DU porté par l’université Paris-Diderot et l’hôpital Bichat.
Axé sur la pratique, le DU a la particularité de s’articuler autour de la création d’un projet tutoré, avec pour objectif de faire naître une technologie de santé connectée. Suivi des plaies chroniques à distance, assistance chirurgicale robotique, capteur du rythme cardiaque fœtal… Une centaine de projets sont déjà nés de ces étudiants. « Médecins, informaticiens, vétérinaires ou encore start-upeurs se réunissent par petits groupes pour former leur projet », se réjouit le Pr Nataf. Et chaque année, trois ou quatre start-up se lancent concrètement sur le marché, après être passées par le DU de Bichat.
Avantage de taille : une convention avec l’AP-HP permet d’expérimenter et d’évaluer ces dispositifs innovants directement dans les services de diabétologie, neurologie ou cardiologie. « La création de ces start-up est vraiment la fierté de notre DU », commente le Pr Hansel.
De la réalité augmentée pour guider la chirurgie
Cette année, le DU se réinvente pour intégrer des formations pratiques sur l’intelligence artificielle. Une thématique certes tendance, « mais qui est mise à toutes les sauces », concède le Pr Nataf. L’équipe pédagogique a donc décidé de se concentrer, non pas sur le développement d’algorithmes, mais sur la réalité augmentée comme outil d’enseignement à distance. « L’idée est d’utiliser un casque de réalité augmentée lors d’opérations, qui permet, à la fois de guider un confrère moins expérimenté lors d’une opération cardiaque par exemple – tout en étant situé à 1 000 km de lui – mais aussi de recueillir et traiter des données scientifiques », illustre le Pr Patrick Nataf.
Autrement dit, les actes du chirurgien seront analysés par la machine lors de l’opération, « pour systématiser le geste technique et l’intégrer ensuite dans le développement d’un robot chirurgical », poursuit le chirurgien. Les sessions sur l’IA et la réalité augmentée sont le plus gros succès de ce DU, qui s'ouvre cette année à toute la francophonie.
Transition de genre : la Cpam du Bas-Rhin devant la justice
Plus de 3 700 décès en France liés à la chaleur en 2024, un bilan moins lourd que les deux étés précédents
Affaire Le Scouarnec : l'Ordre des médecins accusé une fois de plus de corporatisme
Procès Le Scouarnec : la Ciivise appelle à mettre fin aux « silences » qui permettent les crimes