Alors que la CSMF consulte ses troupes ce samedi sur l'éventualité d'une signature à l'avenant conventionnel sur la télémédecine (téléconsultation et télé-expertise), la FMF refuse clair et net de signer le texte négocié ces derniers mois en l'état. Le Dr Jean-Paul Hamon, président de la FMF est droit dans ses bottes. Il appelle même les autres présidents de syndicats représentatifs à suivre son exemple pour exiger une séance supplémentaire de négociation.
Aux yeux du médecin généraliste de Clamart (Hauts-de-Seine), l'avenant 6 à la convention médicale de 2016 comporte deux écueils majeurs. « Il ne nous protège pas contre un développement des plateformes commerciales de télémédecine qui vont dégrader l'accès aux soins. Par ailleurs, on entérine une sous-rémunération des actes de télémédecine », martèle le Dr Jean-Paul Hamon, contacté par « le Quotidien ». L'insuffisance de la rémunération des actes de télé-expertise a été déplorée à multiples reprises par l'ensemble des syndicats.
Pas de consensus syndical
N'empêche, l'appel de la FMF n'a pas reçu un accueil favorable de la part des autres syndicats. Le SML annonce un vote massif de son conseil d'administration composé de 35 membres, à 91 % des voix favorables à la signature de l'avenant.
Pour le Dr Philippe Vermesch, président du SML, ce signal fort exprime « la volonté des médecins libéraux à rentrer dans l'innovation ». « L'importance est que la télémédecine reste non obligatoire et que les médecins spécialistes de secteur II peuvent faire des dépassements d'honoraires », insiste le stomatologue. Par ailleurs, il restera vigilant aux aspects techniques pour éviter toute dérive qui remettrait en cause l'indépendance professionnelle et le paiement de la rémunération en particulier pour le secteur II.
Interrogés par le « Quotidien », la CSMF et MG France balaient de leur côté la proposition de la FMF. « Rouvrir les négociations pour demander quoi et négocier quoi ? Pour nous, c'est l'assemblée générale du 9 juin qui se prononcera sur la signature ou non », explique le Dr Jacques Battistoni, président de MG France.
Même réponse de la CSMF : « Plus on retarde l'éventualité d'une signature, plus l'application de l'avenant sera décalée. Surtout on ne va rien obtenir de plus », commente le Dr Jean-Paul Ortiz, président de la CSMF.
Interrogé par l'association des journalistes de l'information sociale (AJIS), Nicolas Revel a confirmé qu’il était au courant de la position de la FMF, mais qu’il n’y aurait pas de nouvelle journée de négociation. « À un moment donné, chacun prend ses responsabilités. Mais c’est dommage s’ils ne veulent pas faire de la télé-expertise », a commenté le patron de la CNAM.
Transition de genre : la Cpam du Bas-Rhin devant la justice
Plus de 3 700 décès en France liés à la chaleur en 2024, un bilan moins lourd que les deux étés précédents
Affaire Le Scouarnec : l'Ordre des médecins accusé une fois de plus de corporatisme
Procès Le Scouarnec : la Ciivise appelle à mettre fin aux « silences » qui permettent les crimes