Depuis les années 2000, les progrès dans la prise en charge du VIH ont mené à un net recul de l’usage du préservatif. Conséquence, les IST ont triplé entre 2012 et 2016. On constate en particulier une augmentation de 40 % des infections à gonocoques depuis 2014, mais aussi à chlamydiae et à HPV. On compte par ailleurs aujourd’hui environ 5 000 cas de syphilis, pathologie qui avait pratiquement disparu. Les chiffres du VIH restent stables, avec 6 400 nouvelles contaminations en 2017, mais on estime qu’en France, 30 000 personnes ignoreraient leur séropositivité et seraient à l’origine de 2/3 des contaminations. « Dans ce contexte, le préservatif reste plus que jamais d’actualité », affirme le Dr Gilbert Bou Jouade, médecin sexologue (Lille), « à condition de ne pas l’opposer aux autres méthodes de contraception et de prévention des IST, et de le présenter de façon plus moderne. En ce sens, la possibilité de prescrire le préservatif devrait aider les soignants ».
Le médecin traitant au cœur du dispositif
Le remboursement des préservatifs, effectif en France depuis fin 2018, devrait lever des obstacles financiers mais aussi culturels et comportementaux à leur usage. Leur délivrance sur ordonnance permet aux médecins traitants d’aborder la sexualité plus aisément, de parler des risques sans tabous, de lutter contre les idées reçues d’une grande partie de la population, de lever l’image vieillotte du préservatif et de renouveler les messages de prévention dans le cadre d’un accompagnement adapté et personnalisé. « La prescription du préservatif va permettre de replacer les médecins traitants au cœur du dispositif de prévention en les intégrant à part entière dans la prise en charge de la contraception et de la santé sexuelle en général », conclut Gwenaël Domenech-Dorca, psychologue sexologue à Paris.
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