Accusée d’être en partie responsable des lenteurs françaises en matière de vaccination contre le Covid-19, la consultation pré-vaccinale a suscité de nombreuses critiques, poussant le gouvernement à revoir sa copie. « Nous allons simplifier cette consultation », s’est ainsi engagé Olivier Véran en début de semaine, tandis qu’Emmanuel Macron appelait à revoir le recueil du consentement.
Alors que « plusieurs millions d’humains ont déjà été vaccinés sur la planète » et que « l’on dispose maintenant de données supplémentaires par rapport aux études des laboratoires (…), je pense sincèrement que nous avons désormais du recul et que nous pouvons simplifier un certain nombre de procédures », s’est justifié le ministre de la Santé.
Reste à savoir quels seront réellement les leviers d’ajustement. Alors qu’Olivier Véran devait revenir sur cette question jeudi lors d’une conférence de presse, certains médecins s’interrogent.
En termes de contenu, « cette consultation est déjà très légère puisqu’il s’agit essentiellement de donner de l’information au patient, de répondre à ses interrogations et de vérifier l’indication vaccinale, et je ne vois pas bien ce que l’on peut retirer », souligne le Dr Paul Frappé, président du Collège de la médecine générale.
Quant au très décrié délai de 5 jours entre la consultation pré-vaccinale et la vaccination elle-même, « il n’a jamais été écrit nulle part qu’il faille une consultation 5 jours avant de vacciner », s’est défendu Olivier Véran. Présenté par certains comme un temps de réflexion pour le patient, ces 5 jours correspondent en fait à un délai logistique préconisé pour mieux anticiper les approvisionnements en vaccins. Mais dans les faits, la vaccination peut être réalisée lors de la consultation pré-vaccinale. « La lenteur de mise en place de la vaccination n’est donc pas due à sa médicalisation », insiste Paul Frappé.
Informer…
En pratique, selon les recommandations ministérielles du 24 décembre, la consultation pré-vaccinale est réa lisée au sein de l’établissement (ou par téléconsultation) « par le médecin traitant ou, à défaut, en priorité par le médecin coordonnateur ou par un autre médecin ». Elle doit permettre de vérifier que le patient est éligible à la vaccination, de l’informer sur les bénéfices et les risques du vaccin, de répondre à ses interrogations et de recueillir l’expression de son consentement. Les éléments de cette consultation pré-vaccinale doivent être consignés dans le dossier médical et dans le système d’information de suivi Vaccin Covid.
… et éliminer une éventuelle contre-indication
Selon la HAS, la vaccination est contre-indiquée chez les personnes ayant présenté des manifestations allergiques graves comme une réaction anaphylactique. En revanche, la prise d’anticoagulants et l’immunodépression ne sont pas rédhibitoires.
Pour les personnes ayant déjà eu une forme symptomatique de Covid- 19, « il n’y a pas lieu de les vacciner systématiquement ». Cependant, « ces personnes doivent pouvoir être vaccinées si elles le souhaitent ». Dans ce cas, il est préconisé de respecter un délai minimal de 3 mois à partir du début des symptômes et de ne pas vacciner en cas de symptômes persistants. La sérologie prévaccinale n’est pas utile puisqu’elle ne permet pas d’identifier les personnes potentiellement protégées. Si une personne est cas contact, la vaccination doit être repoussée dans l’attente du résultat du test et pourra être réalisée en cas de test négatif.
La co-administration avec un autre vaccin (grippe notamment) est déconseillée et un délai minimum de 14 jours est préconisé avant ou après l’administration d’un autre vaccin.
Enfin, faute de données, la vaccination est déconseillée chez les femmes enceintes ou allaitantes, mais la question ne se pose pas pour le moment.
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