L’équipe du Pr Philippe Menasché (chirurgie cardiaque, HEGP, Paris) a entrepris un essai clinique qui consiste à tester des cellules cardiaques, progénitrices (jeunes cellules cardiaques), dérivées de cellules souches embryonnaires, incorporées dans un patch de fibrine, lequel est déposé sur la zone de l’infarctus, au cours d’un pontage coronaire .
« Un gel est employé à la place d’injections, car les injections ne constituent pas une approche reproductible et sont traumatiques », explique le Pr Menasché. D’autre part les cellules injectées ne sont pas reliées les unes aux autres et meurent plus vite que si elles sont reliées par une matrice (gel).
Cet essai s’adresse à des patients en insuffisance cardiaque sévère, avec comme limite de fraction d’éjection 35%, réfractaires aux traitements médicaux habituels, qui ne sont pas au stade terminal (nécessitant une transplantation), ayant par ailleurs besoin d’un geste classique de chirurgie cardiaque (pontage coronaire), afin qu’il n’y ait pas de perte de chances pour le malade.
C’est une étude de phase 1, comprenant six malades, centrée sur la sécurité et la faisabilité, compte tenu du risque de troubles du rythme et de tumeurs quand on utilise des cellules souches embryonnaires. Cinq patients ont été opérés à ce jour, dont deux depuis plus d’un an. Une autre a atteint les deux ans post-intervention en octobre. « En matière d’effets secondaires, aucun patient jusqu’ici n’a présenté de trouble du rythme ventriculaire. Sur la base des imageries PETscan et scanner corps entier, il n’ y a pas au bout d’un an l’ombre d’une image anormale suggérant une prolifération tumorale. Donc il n’y a pas de complication spécifique induites par les cellules », constate, rassurant, le chirurgien cardiaque.
Sur le plan de l’efficacité, dans deux cas, on a pu constater une évolution de la contractilité de la zone sur laquelle a été mise le patch, en particulier lorsqu’elle n’a pas été vascularisée par ailleurs. Mais il est difficile de distinguer l’effet des cellules de celui du pontage. Philippe Menasché souligne qu’ « une équipe américaine a repris ce projet et est sur le point d’aboutir à un accord de la FDA pour le mener à bien ».
Autre apport de ce programme : il a permis l’instauration à l'hôpital Saint-Louis (Paris), d’une plateforme de production de cellules, pouvant être utilisée à des usages divers (insuline, pour le diabète, peau, pour les ulcères des patients ateints de drépanocytose). Après cet essai clinique, le Pr Menasché veut s’orienter vers une nouvelle voie de recherche, plus efficace et plus simple, qui consistera à utiliser les facteurs secrétés par les cellules.
En effet, les cellules souches, une fois déposées, disparaissent après un certain temps, mais elles secrètent un certain nombre de facteurs qui activent les voies de réparation du coeur receveur. L’approche suivante sera donc de se rapprocher d’un modèle médicament, qui utilisera les cellules souches uniquement comme cellules de production de ces facteurs.
Avantage de cette techniques : la production de ces facteurs est plus reproductible. Ils peuvent se congeler, être utilisés à n’importe quel moment, ne sont pas immunogènes a priori. Enfin, leur production étant plus facilement industrialisable, une diffusion à plus grande échelle est donc possible. Ces essais devraient commencer dans deux ans.
« Un gel est employé à la place d’injections, car les injections ne constituent pas une approche reproductible et sont traumatiques », explique le Pr Menasché. D’autre part les cellules injectées ne sont pas reliées les unes aux autres et meurent plus vite que si elles sont reliées par une matrice (gel).
Des patients en insuffisance cardiaque sévère
Cet essai s’adresse à des patients en insuffisance cardiaque sévère, avec comme limite de fraction d’éjection 35%, réfractaires aux traitements médicaux habituels, qui ne sont pas au stade terminal (nécessitant une transplantation), ayant par ailleurs besoin d’un geste classique de chirurgie cardiaque (pontage coronaire), afin qu’il n’y ait pas de perte de chances pour le malade.
C’est une étude de phase 1, comprenant six malades, centrée sur la sécurité et la faisabilité, compte tenu du risque de troubles du rythme et de tumeurs quand on utilise des cellules souches embryonnaires. Cinq patients ont été opérés à ce jour, dont deux depuis plus d’un an. Une autre a atteint les deux ans post-intervention en octobre. « En matière d’effets secondaires, aucun patient jusqu’ici n’a présenté de trouble du rythme ventriculaire. Sur la base des imageries PETscan et scanner corps entier, il n’ y a pas au bout d’un an l’ombre d’une image anormale suggérant une prolifération tumorale. Donc il n’y a pas de complication spécifique induites par les cellules », constate, rassurant, le chirurgien cardiaque.
Sur le plan de l’efficacité, dans deux cas, on a pu constater une évolution de la contractilité de la zone sur laquelle a été mise le patch, en particulier lorsqu’elle n’a pas été vascularisée par ailleurs. Mais il est difficile de distinguer l’effet des cellules de celui du pontage. Philippe Menasché souligne qu’ « une équipe américaine a repris ce projet et est sur le point d’aboutir à un accord de la FDA pour le mener à bien ».
Autre apport de ce programme : il a permis l’instauration à l'hôpital Saint-Louis (Paris), d’une plateforme de production de cellules, pouvant être utilisée à des usages divers (insuline, pour le diabète, peau, pour les ulcères des patients ateints de drépanocytose). Après cet essai clinique, le Pr Menasché veut s’orienter vers une nouvelle voie de recherche, plus efficace et plus simple, qui consistera à utiliser les facteurs secrétés par les cellules.
En effet, les cellules souches, une fois déposées, disparaissent après un certain temps, mais elles secrètent un certain nombre de facteurs qui activent les voies de réparation du coeur receveur. L’approche suivante sera donc de se rapprocher d’un modèle médicament, qui utilisera les cellules souches uniquement comme cellules de production de ces facteurs.
Avantage de cette techniques : la production de ces facteurs est plus reproductible. Ils peuvent se congeler, être utilisés à n’importe quel moment, ne sont pas immunogènes a priori. Enfin, leur production étant plus facilement industrialisable, une diffusion à plus grande échelle est donc possible. Ces essais devraient commencer dans deux ans.
Traiter l’insuffisance cardiaque
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