Faute de preuve de son efficacité, le remdésivir ne sera désormais plus testé dans le cadre de l’essai Discovery lancé par l’Inserm en mars dernier. C’est ce qu’a annoncé l’institut de recherche jeudi matin.
Alors que de précédentes investigations avaient donné des résultats contradictoires quant à l’efficacité de cet antiviral initialement développé contre la maladie à virus Ebola — l'étude Solidarity a trouvé qu’il ne réduisait pas directement la mortalité liée au Covid-19, quand les essais ACTT-1 de Gilead ont montré qu’il pouvait avoir un effet bénéfique sur la progression de la maladie — les comités de surveillance des données et de la sécurité (DSMB) de Discovery se sont réunis il y a environ deux semaines pour évaluer des données intermédiaires du bras de l'étude consacré au remdésivir. Au total, des informations concernant près de 800 patients, dont une moitié avait reçu du remdésivir et l’autre des soins standards, ont été examinées.
Probabilité « très faible » de conclure grâce à des inclusions supplémentaires
Résultat : les tests réalisés dans le cadre de Discovery n'ont fourni aucune preuve de l’efficacité du remdésivir contre le Covid-19. Et ce ni à 15 jours, ni un mois après inclusion, ni même en considérant seulement les participants « à risque modéré » au jour 15.
Ainsi les comités de surveillance de l’essai ont-ils considéré « très faible » la probabilité de conclure en l’efficacité de la molécule grâce à l’inclusion de patients supplémentaires et préconisé de suspendre le recrutement de nouveaux volontaires dans le bras interventionnel des investigations consacrées au remdésivir.
Fin de l’aventure remdésivir mais pas pour Discovery
Si cette recommandation signe l’arrêt de l'étude du remdésivir au sein de l'essai, Discovery va, lui, continuer. D’abord afin de publier les données scientifiques obtenues avec le remdésivir dans une revue à comité de lecture. Mais aussi pour évaluer dans le cadre d’une vaste investigation impliquant une quinzaine de pays européens la combinaison de deux anticorps monoclonaux ciblant le SARS-CoV-2. « Outre le déploiement de vaccins, il reste primordial de trouver de nouveaux médicaments et de fournir des preuves solides de leur efficacité sur les patients touchés par la Covid-19 », plaide l’Inserm.
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