Lors la cinquantième conférence de l’Asco (American society of clinical oncology),qui s’est tenue à Chicago, du 30 mai au 3 juin, d’importants progrès de la recherche ont été exposés dans plusieurs domaines, comme celui du traitement combiné du cancer de la prostate, ou des gènes communs du cancer du sein et du poumon, ou encore de l’immunothérapie du mélanome…
Cancer de prostate métastatique : le traitement combiné hormonothérapie- chimiothérapie augmente la durée de vie d’un an
L’intérêt de la combinaison d’une chimiothérapie et d’une hormonothérapie chez les patients venant d’avoir un diagnostic de cancer de prostate métastasé a été dévoilé par une étude du Dr Christopher Sweeney (linstitut du Cancer Dana Farber, Boston) lors du Congrès de l’ASCO (American society of clinical oncology, Chicago, 30 mai- 3 juin,). Ce travail, mené chez 790 hommes a comparé les bénéfices d’une hormonothérapie seule et d’ un traitement combinant cette hormonothérapie à une chimiothérapie à base de Docétaxel. Après un suivi de 29 mois, 136 décès ont été enregistrés dans le groupe traité avec la seule thérapie hormonale et 101 chez les malades soignés avec, en plus, une chimiothérapie. Autre résultat important : pendant toute l’étude, la durée médiane de survie a été de 44 mois dans le groupe traitement hormonal seul contre 57,6 mois chez les hommes ayant également pris du Docétaxel.
Cancer du poumon et gène BRCA 2, le lien est désormais établi.
Connu pour être lié à un risque de cancer du sein, une mutation du gène BRCA 2 est maintenant associée à un risque accru de cancer du poumon chez les fumeurs.
L’étude, publiée dimanche dans la revue Nature Genetics et menée par une équipe de l’Institute of Cancer Research, met en lumière un « lien » entre le carcinome épidermoïde et une mutation du gène BRCA 2.
Ce défaut génétique concernerait environ 2% de la population, mais cumulé au tabagisme le risque de contracter un cancer du poumon est accru. « Tous les fumeurs prennent un risque considérable pour leur santé, indépendamment de leur profil génétique, mais ceux qui ont ce défaut génétique et qui fument prennent un risque encore plus grand » explique Paul Workman, directeur général adjoint de l’ICR dans un communiqué.
« Un fumeur a en général presque 15% de risque de développer un cancer du poumon dans sa vie, soit bien plus qu'un non-fumeur. Nos résultats montrent que certains fumeurs présentant des mutations de BRCA2 ont un énorme risque de cancer du poumon, d'environ 25%", souligne le généticien de l'ICR Richard Houlston.
L’immunothérapie marque encore des points contre le mélanome.
Trois nouveaux essais cliniques publiés lundi ont montré des résultats encourageants.
- Le premier concerne le traitement Yervoy (Ipilimumab), un anticorps du laboratoire BMS. L’étude sur 951 participants a montré que la moitié des participants ayant utilisé l’anticorps avait 25% de risque en moins de récurrence d’un mélanome avancé par rapport à la moitié ayant testé un placebo.
« Il s'agit d'une thérapie prometteuse car nous avons observé moins de réapparition du cancer parmi les patients qui ont un risque élevé de rechute » après un traitement chirurgical, a souligné le professeur Alexander Eggermont, directeur général du centre du cancer Gustave Roussy à Paris qui a dirigé cette étude.
L’Ipilimumab a été autorisé par la Food and Drug Administration (FDA), l'agence américaine des médicaments, pour traiter des malades atteints d'un mélanome métastatique inopérable.
L’essai clinique envoie égalment des signes positifs sur un traitement à un stade plus précoce dans l’avancée du cancer « Cet essai clinique avec l'Ipilimumab, est le premier à montrer que nous pouvons peut-être donner ces nouveaux agents d'immuno-thérapie plus tôt dans le cours de la maladie quand ils peuvent être plus efficaces et potentiellement guérir plus de malades » note Alexander Eggermont
Ombre au tableau, des effets secondaires « considérables » avec cinq décès pendant l’étude et 52 participants forcés d’arrêter le traitement.
- Autre anticorps qui montre des résultats positifs, MK-3475 (Lambrolizumab) du laboratoire MSD. Le traitement qui stimule le système immunitaire de façon différente que le Yervoy, a été testé sur 411 malades d’un mélanome invasif.
Dans cet essai clinique conduit par l’Université de Californie à Los Angeles, le taux de survie globale après un an était de 69% et le cancer a répondu au traitement chez 34% des participants. Comme pour le Yervoy les effets secondaires représentent pour le moment un frein avec des conséquences sévères pour 8% des participants.
- Enfin un essai clinique sur 94 malades souffrant d’un mélanome inopérable a montré des améliorations de la survie grâce à une combinaison de deux anticorps du laboratoire américain BMS, le Yervoy et le Nivolumab. « Il y a encore peu, la durée médiane de survie des malades diagnostiqués d'un mélanome avancé était à peine d'une année ou moins et seulement de 20 à 25% survivaient deux ans », souligne le Dr Mario Sznol, cancérologue à la faculté de médecine de l'Université Yale qui a mené cette étude clinique de phase 1. « C'est vraiment remarquable de voir que dans cet essai clinique les patients survivent plus de trois ans », souligne-t-il.
Tous ces résultats restent à confirmer à plus grande ampleur, à approfondir, mais ils confirment la place de l’immunothérapie comme solution pour traiter le mélanome.
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