« Qui sait qu’en mars 2019, 2,5 tonnes de produits médicaux ont été fournies gratuitement en Afrique australe après le passage du cyclone Idai au Mozambique, au Zimbabwe et au Malawi ? Qui sait que 10 452 tonnes de médicaments non utilisés ont été collectées en 2018 grâce à Cyclamed ? »
Les entreprises du médicament (Leem) souhaitent redorer leur image et que leur rôle de « partenaires de santé publique au service de l’intérêt général en santé » soit davantage reconnu. Tel est l'un des vœux formulés mardi 28 janvier par le président du syndicat des laboratoires pharmaceutiques, Frédéric Collet (photo).
Car si 8 Français sur 10 disent avoir confiance dans les médicaments, selon un récent baromètre Ipsos (novembre 2019), ils sont en revanche plus critiques envers les industriels du médicament. Seul un Français sur deux affirme leur accorder sa confiance. « En matière de comportement, d’éthique et de transparence, malgré les progrès accomplis ces dernières années, la marge de progression reste importante », reconnaît Frédéric Collet.
« Nous avons conscience que nous avons parfois failli à notre devoir d’explication, de pédagogie, de simplicité », a ajouté le président de la filiale France du laboratoire suisse Novartis, qui a pris les rênes du Leem en juillet 2019.
Les laboratoires souhaitent davantage communiquer su leur engagement pour « le progrès thérapeutique et la lutte contre la maladie ».
Les pénuries, une « priorité absolue »
Le patron du Leem a également assuré que les pénuries de médicaments, qui ont constitué un obstacle aux soins ces dernières années, étaient une « priorité absolue » des industriels. « Nous sommes parties prenantes de tous les groupes de travail mis en place par le ministère de la Santé, explique Thomas Borel, directeur scientifique du Leem. Des solutions opérationnelles ont déjà été mises en place pour améliorer la gestion des stocks et éviter d'éventuelles pénuries. »
Le gouvernement a notamment prévu des sanctions à l'encontre des laboratoires qui ne prévoieraient pas de stock suffisant.
« Il n'y a pas de pénurie provoquée par les entreprises du médicament, ajoute Thomas Borel. Il existe des situations économiques où des médicaments sont commercialisés parfois même à un prix inférieur au coût de revient industriel. Il y a un sujet qui concerne le prix de certains médicaments. »
L'accès rapide aux médicaments innovants, une urgence
Parmi les priorités qu'il a érigées pour 2020, le Leem a par ailleurs annoncé qu'il souhaitait que les conditions réglementaires permettent un « accès rapide des patients aux innovations ».
« Thérapies géniques, thérapies cellulaires, immunothérapies, nano-médecine, vaccins... la période qui s’ouvre est pleine d’espoir pour les patients en attente de nouvelles solutions thérapeutiques et d’une meilleure qualité de vie », affirme Frédéric Collet. Le patron du Leem prédit que les thérapies géniques ouvriront des perspectives de guérison très prochainement dans des pathologies comme le myélome multiple, la béta thalassémie, la drépanocytose, la maladie de Duchenne ou encore l’hémophilie. Les progrès devraient aussi être marquants dans la lutte contre les cancers. « Aujourd’hui, grâce aux nouveaux anti-cancéreux, deux personnes sur trois diagnostiquées vivent au moins cinq ans. Les progrès dans la prise en charge des patients devraient permettre, à l'horizon 2030, de guérir 3 patients sur 4 et 9 enfants sur 10 », avance-t-il également.
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