Le marché français de l’automédication ne représente que 15,4 % quand celui s’établit en moyenne à 32,3 % en Europe. C’est ce que révèle l’Observatoire européen sur l’automédication de l’Afipa (association française de l’industrie pharmaceutique pour une automédication responsable) et dont les résultats de la 3e édition ont été dévoilés mardi matin. « Le retard de la France se confirme », déplore Pascal Brossard, président de l’Afipa, soulignant que seuls l’Espagne et le Portugal présentent des marchés moins importants, la plupart des pays du Nord disposant de marché avoisinant les 40 %. Dans son ensemble, le marché européen de l’automédication a stagné en 2 014. Une automédication française modérément développée alors même que, selon l’Afipa, « toutes les conditions sont réunies pour l’essor de ce secteur avec notamment des prix bas : 4,58 euros en moyenne contre 6,16 euros dans les autres pays européens ».
Pour Pascal Brossard, le frein essentiel à l’expansion de l’automédication tient à l’absence de volonté politique dans le domaine. Il en veut pour preuve le marché espagnol qui, au-delà de rattraper son retard en matière d’automédication –les parts de marché sont passées de 8,7 % en 2013 à près de 12 % en 2014, a bénéficié de choix politiques forts. Sur décision du Ministère de la Santé, la prise en charge individuelle a été élargie à 417 spécialités en 2012. Selon l’Afipa, l’automédication est considérée en Espagne comme un véritable enjeu de santé publique, les autorités souhaitant que les citoyens soient davantage autonomes et aient un accès direct aux pharmaciens.
Sans nier que ces décisions aient pu être dictées par des contraintes budgétaires, l’Afipa souhaite toutefois que les pouvoirs publics français agissent sur le terrain de l’automédication. L’association plaide en ce sens pour un système protocolisé avec des patients informés et des professionnels formés sur le sujet. Au final, pour l’Afipa, l’automédication devrait permettre « à chacun de travailler à sa place : les pharmaciens s’occuperaient des pathologies bégnines, les médecins des pathologies chroniques et l’hôpital des urgences ».
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