« Je ne suis pas un pur produit de l'industrie pharmaceutique », drôle de profession de foi lorsque l'on a été élu par ladite industrie le 10 juillet dernier à sa tête pour la représenter. Ce parler vrai, Frédéric Collet, âgé de 55 ans, le cultive depuis le plus jeune âge. Loin d'être le petit dernier d'une famille de six enfants, il était, corrige-t-il le plus jeune. Le ton est donné. On ne peut cultiver la langue de bois lorsque l'on a dû guerroyer lors des repas familiaux arbitrés par un père travaillant à la chambre de commerce de Paris et une mère, artiste-céramiste. Comment s'imposer dans cette ambiance intellectuelle, premier forum civique, sinon en cultivant l'échange lifté conjugué à un sens de l'écoute hypertrophié ? À l'heure des choix au moment de l'adolescence, ces qualités supposées des médecins auraient dû le conduire à opter pour des études médicales. « Je n'étais pas assez bon en chimie. » Il deviendra pourtant le patron de la filiale française de Novartis. Frédéric Collet se lance alors dans des études d'économie et surtout s'engage dans un cursus à Sciences Po Paris. À la place des mandarins, le jeune Frédéric prend donc des notes sous la dictée de Raymond Barre, François Hollande et Pierre Moscovici. « C'était grisant », reconnaît le patron du Leem, un cursus plus utile il est vrai que des cours d'anatomie au moment de négociations serrées à Bercy ou Matignon par exemple. La découverte du secteur de la santé se réalisera plus tard après un parcours passant par l'audit financier et la grande distribution (Henkel). La famille s'installe alors en Grande-Bretagne. Et découvre les charmes d'une éducation anglaise. « En France, l'élève qui lève la main est celui qui n'a pas compris. En Angleterre, c'est celui qui s'intéresse. » Cherchez l’erreur… Puis ce sera le retour en France à Toulouse où commence l'aventure Novartis avec un premier poste chez Ciba vision avant la prise de responsabilité chez Sandoz, la filiale générique du groupe Suisse et le passage à la tête de la division oncologie, « ma prise de décision la plus rapide de ma vie professionnelle ». De la finance au marketing, des pharmaciens d'officine aux services hospitaliers de pointe, Frédéric Collet dispose d'une vision à 360° du système de santé. Face aux enjeux, ce marathonien émérite, par ailleurs alpiniste de haut vol, ancien chasseur alpin, ne devrait pas manquer de souffle pour résister à la pression forte, aux avis de tempête annoncés, avec le procès Servier par exemple. Mais c'est aussi un marin qui loin de l'élitisme des sommets ne porte pas l'empathie à la boutonnière. C'est chez ce débatteur d'idées, une manière d'être, pas une posture, Simplement, on n'est peut-être pas obligé de le croire lorsque le musicien nous promet de se remettre (enfin) au violoncelle. Entre Bach et le PLFSS, le président du Leem n'a en vérité guère le choix. Faut-il lui dire ?
Brève
Frédéric Collet, le marathonien
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Publié le 19/09/2019
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Source : lequotidiendumedecin.fr
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