« La partie se joue maintenant », assure Philippe Lamoureux, directeur général du Leem. Elle est loin d'être gagnée. Alors que la France était le premier producteur européen de médicaments de 1995 à 2008, elle a plongé à la quatrième place. Et la descente est loin d'être achevée. Sont en embuscade le Royaume-Uni et l'Irlande. Les motifs de ce décrochage sont connus depuis longtemps. Une fiscalité lourde et imprévisible, des normes plus contraignantes que dans d'autres pays européens contribuent à décourager les investisseurs. À ce tableau se greffe la quasi-absence de l'Hexagone dans la production d'anticorps monoclonaux. Résultat sur 315 AMM européennes octroyées entre 2016 et 2019, seuls 25 traitements sont produits en France.
271 sites industriels dans l'Hexagone
Dans cette partie à fort enjeu, notamment en termes d'autonomie et de bassins d'emplois qualifiés, la France dispose d'atouts avec une production forte sur les médicaments d'origine chimique. Le tissu industriel est dense avec 271 sites industriels et 42 718 employés qualifiés. Comment alors gagner en attractivité et compétitivité ? Le Leem avance dix propositions articulées autour de trois priorités à savoir investir, sécuriser l'approvisionnement et accélérer la bioproduction. On retiendra l'instauration d'un dispositif de suramortissement des investissements productifs déjà mis en place entre 2015 et 2017. La fixation d'un prix plancher sur des médicaments matures permettrait d'assurer une disponibilité sur le marché européen. Enfin, le Leem suggère la création d'un fonds stratégique d'investissement dédié à la bioproduction. Un fil est ainsi tendu entre la recherche, la production et la mise à disposition des produits.
En attendant la mise en place d'une politique cohérente du médicament appelée de ses vœux par Frédéric Collet, président du Leem, une autre partie se joue en coulisses avec la négociation de l'accord-cadre avec le CEPS. Celle-là s'achèvera le 31 décembre au plus tard.
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