35 ans après sa mise au point, le sphincter urinaire artificiel (SUA) s’impose désormais comme une alternative satisfaisante dans l’incontinence urinaire d’effort (IUE) par insuffisance sphinctérienne (voir schéma). Et, en 2013, « il ne faut plus laisser les hommes ou de femmes avec ce type d’incontinence et en échec thérapeutique sans leur proposer cette solution souvent satisfaisante », souligne le Pr François Haab (hôpital Tenon, Paris). Deux études présentées à l’AFU sont formelles : le SUA est une solution très satisfaisante et une dernière chance, probablement sous-utilisée, chez les patients en échec thérapeutique. Le premier essai a évalué les résultats de SUA implantés il y a 20 ans (entre 1984 et 1992) chez 57 hommes ayant une IUE par insuffisance sphinctérienne après chirurgie prostatique.
Des résultats probants
Les résultats sont probants : le taux de continence (estimé à 0 protection) est de 77,2%, celui de satisfaction de 89,5% pour un taux de révision important de 72% à 10 ans mais avec un excellent taux de survie sans explantation de 87% à 5 et 10 ans et de 80% à 15 et 20 ans. La seconde étude porte sur 34 femmes implantées entre 1984 et 1992. Le taux de survie du matériel sans explantation à 10, 15 et 20 ans était respectivement de 80%, 80% et 74%. A la fin de l’évaluation, 61% des patientes étaient sèches, de quoi considérer cette option de dernier recours comme satisfaisante. En France, le nombre d’interventions – tous types confondus – pour IU est de 25 000/an. Le SUA compte pour plusieurs centaines. Chez l’homme l’implantation a beaucoup progressé jusqu’en 2011- 2012 aux alentours de 1500/an, mais se stabilise maintenant probablement en raison de la diminution importante des prostatectomies radicales. « Chez la femme on constate une hausse modérée (augmentation de 20% pour 2012 et de 10% pour 2013), précise le Pr Haab, mais il est difficile de faire la part des choses entre nouvelle implantation ou changement de prothèse. »
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