Faut-il ou non prescrire des antibiotiques en cas d’exacerbation de BPCO ? Alors que la question fait toujours débat, en soins primaires, la plupart des recommandations proposent de baser la décision uniquement sur des critères cliniques. Pourtant, l’utilisation de la CRP pourrait permettre de diminuer le recours aux antibiotiques, selon une étude du NEJM.
Cette étude anglaise a été menée auprès de 653 patients consultant leur généraliste pour une exacerbation de BPCO. Quatre-vingt-six « GPs » ont été mis à contribution. Les malades ont été randomisés pour être pris en charge soit de façon « classique » en fonction des guidelines en vigueur, soit selon une stratégie basée en sus sur la CRP. Dans ce dernier cas, les praticiens disposaient de lignes directrices stipulant qu’avec une CRP < 20, les antibiotiques avaient peu de chance d’être bénéfiques ; qu’entre 20 et 40, leur prescription pouvait être bénéfique principalement en cas d’expectorations purulentes, tandis qu’au-delà de 40 le bénéfice était très probable.
Avec cette stratégie, moins de la moitié des patients (47,7 %) ont reçu des antibiotiques au décours immédiat de la consultation et 59,1 % y ont eu recours dans les 4 semaines suivantes, contre respectivement 69,7 % et 79,7 % avec la prise en charge classique. Cela, sans différence notable en termes d’évènements indésirables (taux d’hospitalisation et de pneumopathies à six mois comparables entre les deux groupes). Deux patients du groupe « prise en charge classique » sont décédés dans les 4 semaines suivant la première consultation, mais pour chacun d'entre eux, la cause de la mort a été jugée sans rapport avec leur participation à l'essai.
Ainsi, « en soins primaires, une prise en charge guidée par la CRP lors d’une exacerbation de BPCO conduit à un moindre usage d’antibiotique, sans argument en faveur d’un effet péjoratif », résument les auteurs.
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